La fin de l'errance

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Le vent soufflait dans les montagnes qui entouraient Kurume. Le jeune homme frictionna ses vêtements pour se réchauffer un peu. Dans la ville qu’il avait traversée, un rônin lui avait indiqué le chemin de la demeure des Sanada.

Sanada. La première fois qu’il avait entendu ce nom, c’était celui de l’ennemi. Comme tous les nakatsu-jin, il avait combattu dans les rangs des milices qui défendaient sa ville natale lorsque le conflit avait éclaté.
Mais alors que la bataille faisait rage, il s’était surpris à se demander si au final, il suivait vraiment la voie de l’honneur en suivant aveuglément son shomin.

Alors, il avait choisi de cesser le combat et d’accepter le sort que lui réservaient les kamis. Il attendit mais rien ne vint. Aucun samouraï ne voulait s’abaisser à tuer un homme qui avait perdu la volonté de se battre.

Alors, il ouvrit les yeux et son regard se porta sur le mon qui embrassait son horizon, celui des Sanada tenu par un homme en armure laqué rouge de sang qui avait refusé de prendre sa vie.

Alors de mots depuis longtemps enfouis dans sa mémoire lui revinrent :
Gi, Yu, Jin, Rei Makoto, Meiyô, Chugi. Telles étaient les sept vertus du Bushido.

Son trouble dissipé, il prit la décision de combattre dès le lendemain dans les rangs des Sanada contre les Nakatsu-jin dans l’espoir d’ouvrir les yeux de ses frères sur l’incurie de leur gouvernement.

Lorsque la ville tomba finalement, il fut accusé de traîtrise par ses concitoyens pour son attitude pendant le conflit puis traité comme un burakumin par le nouveau shomin.

Alors, il se perdit dans la contemplation solitaire de son katana. Il n’était pas pauvre, loin de là, mais quelle était maintenant sa raison de vivre ?
Il avait tiré son sabre pour défendre ce qu’il croyait être la voie de la vertu mais maintenant qu’il était rougi de sang, il ne pouvait pas simplement le remettre au fourreau.

Une conviction s’imposa à son esprit : il avait besoin d’un maître pour le faire progresser dans la voie du Bushido.

Aussi s’était-il mis à la recherche de ce clan aux côtés duquel il avait combattu.

Parvenu devant les lourdes portes du poste de garde aux premières lueurs du jour, il trouva le pavillon encore endormi et entreprit de faire preuve d’humilité en attendant le réveil du garde sans faire un bruit.

La ronde passée forcément par le pavillon d’entrée et la salle des gardes. L’un des hommes avait vu arriver l’inconnu et puisqu’il était entré dans le pavillon, ne s’inquiété pas et finissait son tour, son collègue planton « au bureau » l’accueillerait. L’hiver était blanc et momentanément sec, donc plus supportable dehors, mais bon la respiration faisait des petits nuages dès qu’on ouvrait la bouche. C’est donc comme si de rien n’était qu’il passa le seuil et instantanément sa mâchoire se crispa ; un samouraï attendait tranquillement le réveil du garde de faction ! Et le soleil allait se lever ! Et Fubuki-sama et Aoki-sama devaient déjà « roder » dans le domaine ! Il s’incline devant l’hôte et s’approche de la cloison et la frappe du plat de la main juste au dessus du dormeur : un bruit semblable à un coup de feu. Sursaut immédiat et le fautif est sur ses pieds, ses yeux un peu fixent lui font comprendre la situation et s’agrandissent de stupeur, il s’incline très bas et plusieurs fois, vers l’invité et l’autre garde au regard furieux.

Le second fait se qui aurait du être fait, l’autre reste « calme » à coté guettant la porte et le moment où il ira dehors pour faire une ronde et se faire savonner au retour ;

Konichiwa, vous êtes au domaine Sanada.

Le garde attends la réponse pour savoir qui prévenir ou quoi faire, l’homme est très bien vêtu et armé, mais pas agressif.

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

L'hiver était blanc comme ses cheveux couverts de neige. Après avoir constaté le réveil du garde, le visiteur se permit un léger sourire puis s'inclina, répétant dans sa tête les formules de politesse apprises depuis l'enfance.

Ohayo Gozaimasu, yorushiku onegai shimasu.
Watashi wa no namae wa Ryuga desu.

Le garde ne réagissant pas, le visiteur comprit qu'on lui demandait la raison de sa venue.
Après s'être de nouveau incliné, il écarta les mains pour signifier ses intentions pacifiques puis répondait le plus poliment qu'il le pouvait.

L'humble personne qui se tient devant vous a eu l'honneur de rencontrer le clan Sanada et plus particulièrement Samouraie-dono lors du siège de Nakatsu.

Le visiteur marqua une pause respectueuse après avoir prononcé le nom de l'illustre personnage.

Cette rencontre m'a fait prendre conscience que j'avais besoin d'un maître pour m'aider à suivre la voie du Bushido sous peine de m'égarer dans ma quête.

Aussi, afin de mériter de recevoir cet enseignement, je sollicite l'honneur de servir le clan Sanada en toute chose dont vous me jugerez digne.

Le jeune homme prononça ces derniers mots avec ferveur et s'inclina dans l'attente de la réponse du clan. La neige commençait à s'amonceler par petites touches sur son kimono, le froid lui arrachant des tressaillements involontaires. C'était le début de la voie de la sagesse.

Le garde s'incline et demande au jeune homme de la suivre, car ce n'est pas a lui de parler pour le clan qu'il protège. Arrivé au pavillon des cinq salons, il avise le code couleur dans l'entrée, un peu surprit sans le montrer, jusqu'à ce qu'il se dise que Ryuga est surement un frère d'arme de la dernière guerre en Uchi. Quoiqu'il en soit, il restera et obéira aux ordres du Responsable des Portes.
C'est donc dans le plus beau des salon que ce jeune homme fort bien mit et poli est attendu, le salon des pruniers.
Il salut et se place à coté de la porte pour laisser entrer l'arrivant et agir au besoin.

Fubuki est en seisa devant le tokonoma, elle s'incline vers l'alcôve à leur arrivé et se relève pour leur faire face, et saluer avec grâce. en faisant sa ronde matinale elle l'avait vu et reconnu, aussi avait-elle mit la cordelette de la couloir du salon dans l'entrée, pour signaler qu'il fallait l'introduire ici. elle a prit la liberté de les y attendre car elle voulait changer l'estampe représentant des pruniers sous la neige, par une calligraphie d'un haiku (poème de 5, 7 puis encore 5 syllabes) sur la première neige et dont les kanjis assez petits évoquent, de loin, des flocons qui descendent vers le sol (les calligraphie sont verticales et se lisent de haut en bas, colonne par colonne dans ce cas)

Konichiwa Ryuga-san, bienvenu au domaine Sanada. Je suis Fubuki, la cousine de Mahiro-sama épouse de Samouraie-dono. le temps est clément ces jours-ci et il permet à chacun de faire les démarches qu'il juge nécessaire.

Elle sourit et attend qu'il entre franchement pour pouvoir s'assoir en seisa près de la table basse et discuter un peu...

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Le garde l'ayant introduit en présence de la gardienne des portes, le jeune homme entra dans le salon, admirant sans le faire remarquer la décoration et l'harmonie des lieux.
Les kanjis reproduits sur l'estampe formaient un haiku sur le thème de la première neige.

A l'invitation de son hôtesse, il s'assit en position seiza sur le tatami.

Après avoir gardé un silence respectueux, il choisit de répondre aux salutations de son hôtesse.

Ohayo Gozaimasu Fubuki Ojou-sama, koshira koso yoroshiku. C'est un grand honneur pour moi de rencontrer une personne si proche de Mahiro-sama et Samouraie-dono. Je suis votre humble serviteur.

Après cet échange de politesse, le jeune homme baissa les yeux comme il se devait de le faire devant une personne de noble lignage et attendit qu'elle prenne de nouveau la parole. Il se demanda si suivant le concept du ichi-go ichi-e (une fois, une rencontre) il allait être autorisé à prendre le thé avec Fubuki-sama.

Elle l'observé depuis le début et ce qu'elle percevait été encourageant, ce dont elle se souvenait aussi. La guerre en Uchi avait eu de bons cotés aussi. elle rosit très légèrement devant tant de politesse, on en avait si peu et elle même se sentait un peu rustre du coup. Mais l'artisan de Nakatsu il avait fait son choix, ses choix et suivait donc son chemin. Elle se souvenait assez bien de ce jour où il était venu se joindre à leurs troupes, au moment d'un affrontement:

Ryuga-san, je vous ai vu sur le champ de bataille aux portes de Nakatsu, vous êtes apparu un jour et vous avez protégé les notre et terrasser ceux qui était "vos frères". Vous avez évité avec une ingéniosité remarquable ceux que vous aviez choisi pendant toute la bataille, puis lorsque les mots ont pu être prononcés vous nous avez officiellement rallié.

Elle lui sourit et inclina la tête, puis se rappelant la présence du garde, elle le congédia d'un ton naturel et machinal, d'un ; "arigato, vous pouvez reprendre vos rondes." Elle porta son regard vers le jardin qui commencer à briller et se colorer avec l'ascension matinale d'Amaterasu. Elle poursuivit tranquillement:

Ce jour là vous avez choisi une cause, mais aujourd'hui qu'en est-il?

Elle attendit sa réponse en reportant son attention sur lui, sans le dévisager, mais à l'écoute du moindre de ses gestes. Elle le trouvait franc et naturel, mais ce n'était peut-être qu'une impression? de toute manière, elle saurait se défendre s'il insultait la confiance qu'elle lui témoignait en revoyant le garde. Elle n'avait pu assister à la prise définitive de la ville, rentrée un peu trop tôt au domaine pour se soigner... Elle n'avait entendu que du bien de lui, mais qui était-il?

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Après un court silence, Fubuki sama lui remémora les scènes d'un passé proche, le siège de Nakatsu. A cette époque, son cœur était troublé car il ne savait pas si sa loyauté devait aller au daimyo d'Uchi qui faisait preuve de tant d'incompétence dans sa gestion de la ville ou envers le samouraïe qui avait épargné sa vie sur le champ de bataille.
Combattre ses frères Nakastu-jin avait été une forme de déchirement pour lui mais ce jour-là, il avait senti confusément qu'un dessein plus grand que celui de la défense de sa ville natale l'appelait à rallier les Sanada.
Il prit une légère inspiration avant de répondre à Fubuki sama.

Fubuki ojou-sama. Mes sentiments n'ont pas changé même si mon cœur est encore troublé d'avoir dû faire couler le sang de mes frères.
J'ai rejoint les rangs des assiégeants de Nakatsu car je voulais croire, et je crois toujours en un idéal, en un pays où les citoyens de Nakastu seraient les frères de ceux de Kurume ou Usuki.
Le bonheur et l'honneur d'un peuple résident dans la paix et la vertu de ses dirigeants. Cette vertu, le daimyo d'Uchi s'en était détourné. Aussi je ne regrette pas une seconde de m'être retourné contre lui.
Beaucoup dans ma propre ville m'ont accusé d'être un traître. Traître, je ne le suis pas car j'ai toujours été fidèle à mes convictions et à mes idéaux.
Cet idéal de vie honorable et vertueuse que je souhaite mener, j'en entrevois le commencement en donnant ma loyauté à un clan auquel je suis redevable de m'avoir ouvert les yeux sur la vraie nature des maîtres que je servais.
C'est pour moi la première étape dans la voie du Bushido.

Le jeune homme appuya bien sur le dernier mot qui suscitait chez lui un respect immense. Il se mordilla cependant la lèvre inférieure par crainte d'avoir trop parlé et attendit avec une anxiété dissimulée la réponse de Fubuki sama.

Il avait très bien parlé, clairement, posément, avec force et conviction. Peut-être beaucoup? non elle avait connu pire... Elle lui sourit et l'invita à se redresser:

Un guerrier et un élève du Bushido sont les bienvenu dans notre dojo. Notre petite école ne sait pas tout, mais elle prend grand soin de chacun des siens. Le maitre du matin et souvent l'élève de l'après-midi, car les chemins sont multiples et la valeur de chacun doit être reconnu et affiner par le groupe. Samouraie-dono vous en parlera mieux que moi,permettez que je le convie à cet entretien.

elle inclina doucement le buste a l'évocation du chef de To-Yuushi, appela un serviteur pour aller chercher son beau-frère et poursuivit:

Mais soyez bien conscient, que Sanada est une grande famille et qu'elle ouvre ses portes à différentes personnes, qui cherchent différents buts.
Le dojo permet déjà une progression dans les arts militaires et de la paix, le sanctuaire tenu par Poum-san vous aidera à connaitre la sagesse des ancêtres et des kamis.
Le clan, demande un investissement personnel plus complet, car il est un tout; un corps dont chaque membre s'occupe de chaque membre, en écoutant la tête qui prend soin de tout l'ensemble. Avez-vous des amis chez nous? une personne qui pourrait se porter garant pour vous et suivre votre intégration, si tel est votre vrai désir, Ryuga-san?

Elle le regarda franchement, sans curiosité, avec respect, celui de deux frères d'armes ayant partager une épreuve avec le même courage. Celui qu'elle voyait avait combattu à ses cotés, à leurs cotés, avait été capable d'un choix sans retour, lourd de conséquences, en gardant son honneur et ses valeurs. En tout ceci il était très beau, un vrai exemple à donner et à imiter, un samouraï. Mais elle devait évaluer l'homme, pour savoir si elle pouvait lui ouvrir les portes de sa famille, de son clan...

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Le jeune homme écouta la réponse de Fubuki sama sans pouvoir tout à fait en croire ses oreilles. Il s'inclina donc en murmurant avec émotion

Arigato Gozaimasu, Fubuki ojou sama. C'est un grand honneur que vous me faites.

Après s'être relevé, il écouta avec attention la suite du discours de la parente de Samouraïe dono. Lorsqu'elle lui demanda s'il connaissait une personne, un ami qui pourrait se porter garant de lui au sein du clan Sanada, sa gorge se serra.

Certes, il avait combattu aux côtés des Sanada mais dès la fin des affrontements, il avait coutume de s'assoir au coin du feu en écoutant les aînés du clan conter les récits de l'ancien Japon, la guerre contre les Emishi lors de la période Heian entre autres.
N'étant pas un membre du clan Sanada, il ne s'était jamais senti autorisé à adresser la parole à ses supérieurs. Il obéissait aux ordres, protégeait ses frères d'armes et e battait jusqu'au coucher du soleil. Voilà tout.
Ce ne fut qu'une fois les combats terminés qu'il reçut avec humilité les remerciements de Samouraie Dono. Lorsqu'il lui confessa qu'il était un Nakastu-jin et par là-même traître à sa ville, l'illustre personnage lui avait manifesté un certain intérêt, voire de la sympathie qui s'était confirmée lors de leurs entretiens suivants. Ce fut Samouraie dono qui l'invita à le visiter au clan Sanada, était-ce suffisant pour se prétendre son ami?

Le jeune homme réfléchit quelques secondes puis il prit sa décision. Il détacha le fourreau de son katana et s'inclina, posant l'arme dans ses paumes et le présentant à Fubuki sama.

Fubuki ojou sama. Dès le moment où j'ai quitté Nakatsu, j'ai pris la décision de vouer ma vie au clan Sanada.

Vous me demandez si je connais une personne qui pourrait se porter garante de ma loyauté? Samouraie dono m'a fait l'honneur de me témoigner de l'intérêt mais une humble personne comme moi ne peut revendiquer l'amitié d'une si illustre personne sans lui causer du tort.

Il prit une grande inspiration avant de continuer.

Ma vie sera la garantie de ma loyauté envers le clan Sanada. Tant que je suivrai la voie de la vertu et de l'honneur, ce katana restera à mon côté pour protéger et servir le clan.

Si jamais je venais à m'écarter de ce chemin, alors je fais don de ce katana au clan pour mettre un terme à ma vie.

Comme vous le savez, le seppuku a pour but d'expier le déshonneur et se conclut par la décapitation du guerrier par un ami proche, le Kaishakunin.

Si cela devait arriver, je vous demanderais de remettre cette arme à la personne qui aura suivi mon intégration dans le clan Sanada afin qu'il puisse tirer le rideau de ma vie.

Ainsi, en expiant la honte par la mort, le déshonneur qui me touchera n'éclaboussera pas le clan Sanada.

Le jeune homme fixa pour la première fois son regard dans celui de Fubuki sama. La mort lui faisait peur mais le fait de ne pouvoir poursuivre son chemin sur la voie du Bushido lui était encore plus insupportable.

Fubuki ne le lâcha pas des yeux et pesa chacun de ses gestes, mémorisant chacun de ses mots. Lorsqu'il offrit son sabre elle ne pu s'empêcher de caresser celui-ci sur toute sa longueur, de la poignée à la pointe masquée par le fourreau. L'œil expert du maitre de forge évaluer l'arme et entrevoyait un peu de sa genèse et de son histoire, une lame très pure semble-t-il, à l'image de son propriétaire?

Tout ce qu'il faisait trouva une résonance dans ce qu'elle avait vu et apprit de lui pendant le conflit. Tout ceci formait un tout homogène et stable cacheté du le mot franchise, qui s'imposa dans son esprit avec ses derniers mots. Elle inclina la tête lorsqu'il parla de son "demi-beau-frère". Elle soutint son regard sans ciller, sereine, en guerrière face à un égal. elle laissa un léger sourire assouplir un peu son visage impassible et lui répondit de sa voix bien timbrée, pas trop aiguë, amicale:

Le bushido nous enseigne à ne pas craindre la mort, à l'accepter et l'utiliser avec honneur. Votre engagement devra être fait à nos seigneurs lorsque le temps sera venu. ce jour-là je rapporterais vos paroles.
Elle le regarda avec beaucoup d'estime, oui, il s'agissait bien d'un guerrier dans l'âme, un katana vivant.

Si Samouraie-dono nous fait la grâce de venir, je lui demanderais son avis pour votre guide parmi nous. Sachez que nous avons plusieurs guerriers maitrisant différentes techniques, tous ont combattus à Nakatsu: Sieynoma-san, Poum-san et Hasekura-san ont l'habitude d'évaluer et former les aspirants. La chose la plus importante pour l'instant est de définir ce par quoi vous souhaitez commencer peut-être? Avez-vous des techniques ou des arts que vous maitriser déjà?

Elle voulait qu'il mette des mots sur ce qu'il avait imaginé de sa formation et sur ce qu'il voulait apporter au clan dès aujourd'hui ou dans le futur; il avait déjà une éducation de qualité mais que recouvrait-elle exactement? Elle se mit en position d'écoute, tant pour son vis-à-vis que pour le couloir...

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

[Au château]

Entrez!

A peine avait il haussé le ton que déjà Sam le regrettait et radoucit sa voix en regardant son épouse d'un air désolé.

Qu'y a t-il encore?

Les portes s'ouvrirent, et un garde empourpré à la vue de Mahiro légèrement décoiffée, baissa les yeux en saluant, et sans relever la tête, tendit un rouleau au maitre des lieux.

Sam s'en saisit, et d'un léger mouvement de la main, agrémenté d'un "Arigato", il invita l'intrus à suivre une jeune servante hors de ses appartements.

Délicatement, il remit en place une mèche de cheveux de son épouse, et se força à lui sourire pour masquer sa contrariété. Il la prit tendrement dans ses bras et lu le rouleau dans son dos.

Vous me voyez désolé ma douce, mais je dois me rendre dans les salons d'accueil aux portes du domaine.
Fubuki sama requiert ma présence. Un ami de Nakasu nous fait l'honneur de sa visite!

Le chef des To-Yuushi s'extirpa difficilement des bras accueillants de son épouse et se réajusta avant de la baiser au front en lui promettant de revenir très vite pour remplir ses devoirs conjugaux, et reprendre, là où ils s'étaient arrêtés.

[Aux portes du domaine]

Il s'était hâté sur les chemins tortueux menant jusqu'aux salons d'accueil. Sa frustration s'était envolée et sa curiosité illuminait à présent son visage d'un sourire presque enfantin lorsqu'il pénétra dans le pavillon.

Il aperçut tout de suite Fubuki, la fille de Amateratsu, et s'inclina pour la saluer comme il se devait.
Il s'approcha ensuite de Ryuga qu'il gratifia d'un sourire avant de le saluer à son tour et de lui souhaiter la bienvenue au domaine de Sanada.

Voilà une excellente surprise Ryuga san! Je suis heureux que vous ayez trouvé le chemin jusqu'à nous! Avez-vous fait bon voyage?

Le chef des To-Yuushi fit un petit signe de la tête à Fubuki et lui sourit, content de voir que la jeune fille avait accueilli son ami avec bienveillance, et l'avait mis en confiance.

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Le jeune homme réfléchissait encore à la réponse à donner à la question posée par Fubuki sama lorsque le noble Samouraie dono fit son entrée dans la pièce puis le salua amicalement.
Ryuga s'inclina pour le saluer avec déférence.

Ohayo gozaimasu, Samouraie dono. O genki desu ka?

Mais à peine avait-il terminé cet échange de politesse que Samouraie dono lui demandait comment s'était passé son voyage.
Le jeune homme lança un bref regard à Fubuki sama pour lui demander la permission de répondre à cette question en premier. Cette dernière ayant agrée d'un "dozo", il se disposa à répondre.

Samouraie dono, mon voyage fut quelque peu mouvementé car, appliquant en cela les principes du Bushido, je choisis à chaque carrefour la voie la plus dangereuse.
Cela m'a conduit à ne jamais éviter les brigands qui ont croisé ma route.

Ne voulant pas prendre une vie gratuitement, chaque fois que l'un d'eux me hélait en me demandant ce que je cherchais, je lui répondis que bushido signifie "la volonté déterminée de mourir."
Cela a suffi à les dissuader de m'attaquer et j'arrivai à Kurume sans trop d'encombres en sollicitant quelques paysans lorsque je perdais mon chemin.

Le jeune homme se tourna ensuite vers Fubuki sama.

Fubuki ojou sama, vous m'avez demandé quelles techniques je maîtrise. Je pense être assez compétent dans le Kenjutsu. J'ai aussi appris les rudiments du Kyujutsu (tir à l'arc guerrier).
Dans l'immédiat, j'aimerais parfaire mes connaissances dans le Kenjutsu en apprenant le Batojutsu (art de dégainer le sabre). Ensuite j'aimerais compléter ma formation spirituelle.

Le jeune homme chercha brièvement un signe d'approbation dans le regard de Samouraie dono puis baissa les yeux dans l'attente de la réponse du clan.

L'arrivée de Samouraie retarda un peu la réponse de Ryuga, mais contribua grandement à la simplicité des échanges et apporta quelques éclairages supplémentaires sur la personnalité de l'hôte des Sanada.
La jeune samouraï écoutait avec son cœur et sa raison, mais la vision d'un homme sur un aspirant pour le dojo lui était presque obligatoire, Poum-san étant un peu trop occupé, Samouraie-dono ayant fait le déplacement, elle était tout à fait tranquille à présent. Elle apprécia qu'un homme prenne la peine de demander son autorisation pour parler à un autre homme et bien sur lui répondit favorablement.

Elle attendit un peu avant d'aller chercher elle-même le nécessaire à thé, les serviteurs ne pouvait que vérifier les furo (petit poil/réchaud) dans ce domaine, le reste était son art, le chanoyu, et chaque salon avait son propre coffre de rangement pour les ustensiles et le service à thé et il suffirait d'envoyer quelqu'un chercher des pâtisseries au shokudou...
Il répondit à sa question restée en suspend et elle s'inclina avant de lui répondre;

L'art du sabre et celui du tir à l'arc sont les techniques les plus appréciées des Sanada. Il me tarde de vous voir au dojo!

Elle avait parlé avec une nuance joyeuse dans la voix, reflétant sa pensée, elle salua de nouveau les deux hommes avant d'ajouter:

Permettez que nous partagions une tasse de thé. Ryuga-san vous êtes notre invité.

Elle leur sourit doucement en se relevant prête à montrer ce qu'elle aussi savez faire...

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

ryuga a écrit:: Samouraie dono, mon voyage fut quelque peu mouvementé car, appliquant en cela les principes du Bushido, je choisis à chaque carrefour la voie la plus dangereuse.
Cela m'a conduit à ne jamais éviter les brigands qui ont croisé ma route.

Ne voulant pas prendre une vie gratuitement, chaque fois que l'un d'eux me hélait en me demandant ce que je cherchais, je lui répondis que bushido signifie "la volonté déterminée de mourir."
Cela a suffi à les dissuader de m'attaquer et j'arrivai à Kurume sans trop d'encombres en sollicitant quelques paysans lorsque je perdais mon chemin.

Sam éclata d'un rire spontané... décidément ce garçon n'avait pas fini de l'étonner et de le séduire...

Par tous les Kamis! Voilà une défense à laquelle je n'avais encore jamais songé! C'est excellent! Je dois avouer que je suis un peu sanguin, et que je suis plus rapide à dégainer mon sabre qu'à formuler des paroles de mise en garde lorsque nous traquons les brigands sur les routes du Kuni!

J'ai encore fort à faire pour acquérir la sagesse qu'est la vôtre Ryuga! Mais je crois que nous sommes faits pour nous entendre! Je vous ferai volontiers bénéficier de mon savoir en Kenjutsu, si de votre côté vous m'aidez à être plus sage et pondéré!
Pour ce qui est de votre formation spirituelle, Poum saura guider vos pas et Hasekura se fera un plaisir d'approfondir vos connaissances en Kyujutsu, c'est notre maitre à tous dans ce domaine!

Sam s'inclina à l'attention de Fubuki lorsqu'elle proposa le partage du thé. Elle excellait dans cette art, et c'était toujours un ravissement de partager ces moments en sa compagnie. D'un geste gracieux de la main il convia Ryuga à prendre place pour cette cérémonie.
Une merveilleuse façon de poursuivre la conversation et d'introduire un futur guerrier au sein du clan...

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Ryuga sentit un poids quitter ses épaules lorsqu'il entendit le rire de Samouraie-dono et vit Fubuki sama envoyer les serviteurs chercher le service à thé.

Poum sama serait donc son guide spirituel et Haskura son professeur en Kyujutsu. Il s'inclina lentement devant Samouraie dono.

Arigato Gozaimasu. Vous me faites un grand honneur en me prenant pour élève. Désormais, je vous appellerais Samouraie-sensei.

Il marqua une légère pose avant de reprendre.

Ces brigands manquaient de discernement en effet. Ils ont pris pour une menace l'un des préceptes du Bushido. A bien y réfléchir, leur bêtise leur fut salutaire.

Il allait ajouter quelque chose mais il s'arrêta comme hypnotisé par la grâce des mouvements de Fubuki-sama.
Le fracas des armes avait quelque chose d'enivrant mais rien ne pouvait égaler la grâce féminine de son hôtesse.

Le temps que les serviteur apporte la bouilloire, l'eau de source et rapproche un réchaud, Fubuki disposa elle même avec le plus grand soin la théière, le bol à thé, la boite à thé, la cuillère à thé, la louche pour verser l'eau et le fouet, après avoir indiqué à ses hôtes de profiter de ce moment pour contempler le tokonoma qui contient en outre la calligraphie, mais aussi un banzaï de type résineux assez ancien, puisque découvert par son grand père, avec une particularité; trois branches principales se dédoublant et "rappelant ainsi les six pièces du Mon des Sanada"...

Une fois chaque chose disposé dans l'ordre, elle les salut pour les inviter à reprendre leur place sur les nattes et ainsi commencer. A partir de cet instant chacun de ses gestes est maitrisé, étudié, précis, toujours empreint de délicatesse parfois de religiosité, mais toujours "naturel", "simple". Cet art demande des années a répéter des dizaines ou des centaines de fois durant l'apprentissage, pour être à l'aise à chaque occasion. Tel était le savoir transmit par Kiyomi-sama, tel se devait d'être le maitre du thé... Les paroles étaient superflues, seuls les échanges et les gestes suffisait, ils entraient dans un monde épuré mais où chaque sens étaient invité à participer. Le regard tout le long, l'ouïe avec la musique lorsque le thé infuserait, le goût plusieurs fois d'abord avec une pâtisserie puis avec le thé lui même, le toucher avec la tasse, les sucreries et lorsqu'elle leur présenterait les ustensiles un par un, et l'odorat avec avant de manger et de boire...

une fois chacun à sa place, elle fit danser le bol à thé pour en présenter chaque faces et les ornements, sans jamais le faire disparaitre, pour "ne rien cacher" à ses messieurs. Sur les doigts comme une corolles, sur la dos de la main que l'on retourne pour qui se retrouve dans la paume, sur le poignet ou le bout du doigt en mouvement constant, sur l'angle de son coude comme un petit navire... et enfin offert comme une fleur dans ses mains ouvertes le buste incliné pour pouvoir le remplir...

L'eau va frémir et la jeune samouraï présente le thé qu'elle a choisit le matcha vert lagon qui mousse si bien avec le fouet (c'est celui pour la cérémonie traditionnelle). Les étapes se succèdent tranquillement, jusqu'au toris petites gorgées si merveilleuse... (on est encore au début des cérémonies, donc pas complétement codifiées comme aujourd'hui mais les grande lignes sont respectées) une fois sa tâche accomplit, Fubuki les salut pour clore la rencontre et s'apprête à se retirer après avoir veiller à faire emporter le matériel et fait l'annonce:

La fin de l'errance 180px-Daifuk8631-6533a

La fin de l'errance 180px-Daifuk8631-6533a

Maintenant Ryuga-san je vais transmettre votre candidature au conseil Sanada qui prendra sa décision, en attendant visiter et commencer à vous familiariser avec dojo.

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

Captivé par les moindres faits et gestes de Fubuki, Samouraie repensait à l'émotion ressentie la première fois que Mahiro le convia à prendre le thé, et il sentit une douce chaleur envahir son cœur.
Rien ne lui avait échappé ce jour là, pas même les étoiles qu'il avait vu briller au fond de ses pupilles, lorsqu'il lui avait volontairement effleuré la main alors qu'elle lui tendait des pâtisseries.

Sam posa les yeux sur Ryuga et inclina légèrement la tête pour acquiescer à ses propos lorsqu'il formula le vœux de l'appeler senseï.

Il voulait introduire Ryuga chez les Sanada et l'intégrer parmi ses To-Yuushi. Dès les premiers contactes qu'il avait eu avec le guerrier, il avait descellé en lui de grandes qualités.
Il ne manquerait pas d'arguments et de références pour défendre ses positions lorsque le sujet serait débattu au conseil...

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Le jeune homme avait encore dans ses yeux l'émerveillement de la cérémonie et dans sa bouche le goût délicieux du thé de Fubuki sama lorsqu'il revint se présenter au salon des Pruniers.
Après s'être incliné devant son hôtesse et sollicité la permission de parler, il s'ouvrit à elle du sujet qui l'amenait.

Fubuli ojou sama. J'ai suivi votre conseil et me suis présenté aux portes du Dojo du clan. Hélas, je n'ai pu y pénétrer, le garde en faction ayant poliment mais fermement refusé de m'en ouvrir les portes. Je suppose qu'une lettre d'introduction est nécessaire pour accéder à ce lieu.

Aussi, avec votre permission, je vais donc me diriger vers le sanctuaire pour y rechercher la sérénité dans la méditation sous la conduite de Poum-san. J'y attendrai patiemment que les aînés du clan aient rendu leur décision concernant votre humble serviteur.

Le jeune homme s'inclina de nouveau pour solliciter la permission de prendre congé.

Fubuki vit revenir Ryuga et le salua, mais ces paroles sonnèrent douloureusement à ses oreilles... elle s'inclina profondément pour masquer sa gêne et exprimer sa contrition sincère:

je vous en prie Ryuga-san aller partout où vous pourrez et où vous vous sentirez à l'aise. J'avais fait allusion au dojo en présence de Samouraie-dono pour qu'il vous y accompagne lui même (c'est le joueur modérateur du groupe du dojo, moi je ne fais que les entrées en gros). Je vais faire mon possible pour que le conseil statu au plus vite et que ce malentendu soit dissipé, je vous demande de m'excuser puisque j'ai parlé un peu vite.

elle attendit tête penchée qu'il s'en aille ou lui réponde ou les deux, elle était en tord et assumait les conséquences si inconfortable que soit cette situation... mais le conseil aimé "éprouver" chacun et donc voir les différentes aptitudes des postulants avant de trancher et du coup Ryuga devait avoir accès au dojo et aux autres endroits de formation.

Messages : 94 Date d'inscription : 22/01/2011

Ryuga vit l'embarras sur les traits de Fubuki sama et s'empressa de s'incliner.

Sumi-masen Fubuki ojou sama. La honte est mienne et non vôtre. Mon attente est la contrepartie de mon impatience.

D'ailleurs, les portes du Dojo me sont maintenant ouvertes puisque le conseil sanada dans son infinie sagesse, a pris la décision de m'accepter dans les rangs des To-Yuushi.

Je vous remercie très humblement pour toutes les bontés que vous avez eues pour mon humble personne.

J'espère me montrer digne de l'attention que vous m'avez porté.

Après s'être incliné de nouveau, Ryuga requit la permission de partir puis sur un signe de tête de Fubuki, il comprit qu'il avait son autorisation et quitta le salon des pruniers pour rejoindre le dojo.