Mais qu'est-ce donc à la porte ?

"Venez donc nous rencontrer peut-être trouver votre place parmi nous." Lui avait dit Zakuri-sama.
Mugetsu avait longtemps hésité. Il avait tout perdu y compris son clan, certes il cherchais la rédemption mais ce clan l'y aiderait-il ? Et surtout l'accepterait-il ? Lui un ronin à qui même la mort dans l'honneur lui avait été interdite ?

Et puis ? Qu'est-ce que je risque ? Un refus qui ne ferait que me laisser sur les routes où j'erre depuis si longtemps ? Si je ne fais rien mon âme finira dans la chambre du vent et du tonnerre du Jigoku !

Mugetsu marcha longtemps, hors des chemins pour éviter les brigands.
C'est l'air miteux et les pieds en sang, se soutenant à grand peine sur son bâton, qu'il finit pas arriver devant les portes du clan Sanada. Il les regarda un instant, mais complétement épuisé il préféra chercher un fourré non loin de la porte pour y dormir. Il serait disgracieux de réveiller la garde à une heure aussi tardive, alors autant attendre le matin et d'avoir l'esprit clair pour se présenter !

Les gardes ne se trompent pas souvent, voir jamais. C'est pour ça qu'ils sont à leur poste. C'est leur honneur, leur destin. Ils utilisent tous ce qu'ils peuvent; ils se tiennent au courant des rumeurs, des nominations, des déménagements-emménagements, des décisions de justice, des lois "bien sur!", mais aussi les éléments naturels; ils reconnaissent toutes les traces, tous les bruits, cris et chants des bêtes et de la nature et composent avec les avantages et inconvénients de la météo et des saisons. Ils se relaient pour qu'à chaque heure, le clan puisse vivre et dormir sans inquiétude.
Là, il a neigé et il neige régulièrement depuis des jours. Donc même si le soleil est allé se coucher pour avoir bonne mine demain, il fait clair. La nuit reste douce: "il se pourrait que ça fonde" mais déjà deux d'entre eux descendent l'escalier étroit pour sortir.
Un vagabond essaye de faire croire qu'il peut dormir dehors à moins d'un cho (ancienne mesure qu'on a du mal à évaluer, communément environ: 109 m) du domaine Sanada, dans un des fourrés environnants.

Aoki a été très clair, pas de cadavres aux portes et sur cette distance, même et surtout en hiver! sauf en temps de guerre, mais là n'est pas la question. Sinon Fubuki utilisera les responsables comme Heimin (homme du commun pouvant être utiliser par le samouraï pour tester sa lame: les forgerons sont toujours présents pour ce test et peuvent lorsqu'ils sont très renommés faire seppuku si le sabre a un défaut).
La jeune samouraï Responsable des Portes dirige aussi bien sa forge, qu'Aoki ses hommes.

Voici donc le duo qui va voir de plus près cet individu, qui pense qu'une heure de la deuxième partie de la nuit est trop matinale pour se présenter. pourquoi avoir marché jusqu'ici alors? et ne pas être rester tranquillement dans un village non loin? Ils le mettront, suivant les instructions, dans la salle des gardes pour le surveiller et qu'il puisse dormir au chaud avant de continuer son chemin avec le retour du jour. Fubuki le verra surement demain, car même blessée elle se lève avant la Grande Déesse et commence sa promenade quotidienne par leur quartier. Il ne sera pas le premier et comme il s'agit de ses propres directives, elle les en félicite toujours lors des vœux de nouvel an...

Et toi! Il fait bien froid pour dormir dehors! Tu es sur les terres des Sanada et tu dois nous suivre à l'intérieur ou partir et t'installer dans la forêt là bas. Le garde tend son bras vers le nord, après l'enceinte. L'un comme l'autre ont remarqué le daisho (katana plus wakizashi = sabre court) et sa mise pitoyable: un ronin...

Plongé dans un sommeil trop profond par le froid, Mugetsu n'entendit pas les garde arriver.
Réveillé en sursaut il mis immédiatement le main sur la garde de son Katana. Les gardes eurent un mouvement lui indiquant que c'était une très mauvaise idée.
Mugetsu vit le Mon des Sanada (blason de famille ou clan, toujours présent sur les armures et parfois sur les vêtements) et leur montra immédiatement son intention non belliqueuse.

Veuillez pardonner ma grossièreté. je vais vous suivre à l'intérieur dans ce cas !

Les membres raidis par la marche de la veille et le froid mordant de cette journée neigeuse eu des difficultés a se lever.
Finalement suffisamment digne pour ne pas trop passer pour un simple clochard il se mis en route à la suite des gardes, vers ce clan qu'il avait chercher a atteindre, en se demandant s'ils voudraient bien de lui !

Fubuki se lève avant la grande déesse pour faire un tour d'horizon matinal et assez vivifiant en ce moment... Elle n'a pas de parcours type, mais elle essaye toujours de passer "rapidement" à la salle des gardes. Parfois on a des surprises...
"Banzaï!" La jeune fille s'incline respectueusement devant le disque rouge qui amorce sa promenade quotidienne, c'est l'heure du lièvre (entre 5h et 7h du matin) et la journée commence avec un ciel dégagée.

La voici devant le poste, les hommes près de la porte la salut, elle incline la tête et entre.
Ils n'ont pas besoin de parler, comme toujours, elle fait le tour de la pièce du regard et ne peut le rater. La jeune samouraï n'exprime rien, mais il ne lui a pas fallut de temps pour savoir beaucoup de chose de cet homme. Du moins le visible: un ronin errant depuis un moment, des pieds mal-menés doublé d'un bâton de marche, de défense aussi, surement mais son daisho toujours à sa place...
Des cheveux longs, il est assez jeune mais les derniers mois ont laisser leurs marques à première vue, c'est pieds doivent être particulièrement sensibles... Une chose est sur, son visage ne lui rappèle rien.

Konichiwa mina-san.

Le second responsable fait son rapport:
La nuit a été calme. Environ deux heures et demi (donc environ trois heure pour nous) avant le lever du soleil, nous avons trouver ce "promeneur". Il n'a manifesté aucune animosité et a préféré nous suivre à l'intérieur, sans rien dire. Il n'a pas de lettre ni de Mon, il s'est juste coucher pour dormir sur la natte prévu pour ces "invités-là". ayant fini il salut et attend la confirmation pour retourner à ses obligations. Celle-ci ne se fait pas attendre et un salut mit fin à la discution. Elle reporta son regard sur le "visiteur", quelle crasse! quelle horreur que de devenir ronin, et les kamis le savent c'est rarement un choix! Elle attendit, cependant...

Les dernières heures de sommeil au chaud furent un réconfort comme il lui en manquait tant depuis bien des semaines.
Il dormais rarement aussi profondément car c'est dangereux, mais la fatigue l'avait terrassé !
Il lui fallut in certain temps pour émerger malgré la discussion non loin.
Mugetsu entrouvrit les yeux et vit une jeune fille qui le regardait. Un certain dégout se lisait sur son visage, mais quoi de plus normal. Mais ni méchanceté, ni colère ... ça c'était nouveau. Seule Zakouri sama lui avait montré autant de compassion jusqu'à présent.

"Le clan Sanada est-il un clan de coeur finalement ? Peut être même m'accepteront-ils !" se dit-il

Mugetsu se mis tant bien que mal à genou, d'un art consommé malgré ses guenilles et pour prouver qu'il était amical, posa son daicho à droite, garde en avant, et s'inclina avec respect.

Ohayō gozaimasu Otome sama ! Veuillez pardonner mon impolitesse de m'adresser ainsi à vous. Je n'ai pas de lettre de crédit, mais j'ai rencontré Zakouri sama à Nakatsu. Elle m'a dit de venir sur les terres du noble clan Sanada et que peut être je pourrais me mettre à votre service.

Mugetsu resta incliné, front contre terre attendant la réponse de la jeune fille.
Un de ses pieds glissa, laissant une trainé sanglante sur la natte.

Gomen nasai Otome sama de vous infliger une telle vision !

Fubuki observe l'homme s'en se gêner. ce n'est pas poli, mais il confirme lui-même son état de pariât... sa voix est altérée mais elle est belle, quoique encore bien jeune. Quel age peut-il avoir? Elle note bien le placement du daisho et intérieurement sourit. Le nom qu'il lui donne la surprend presque mais pas vraiment, finalement, elle connait bien Zakouri...

Fubuki allait parler, mais l'un des pieds du malheureux bougea suffisamment pour ensanglanter la natte... Et il ajouta encore une excuse. Mais il avait exprimé un désir précis et qui demandait qu'on s'en soucis, il n'était pas le premier non plus: le grand Tsuna avait été comme ça...

Elle se leva et parla posément, avec son ton de commandement, sans appel:
Qu'on le conduise aux bains du village le plus proche, qu'il s'y lave, qu'on lui donne des bandes pour ses pieds, qu'on le raccompagne ici et qu'il m'attende dans le salon du Tanuki. Qu'on ne le violente pas tant que je ne lui aurais pas parlé.

Elle ne ferait pas plus pour le moment. Mais elle ne pouvait laisser le ainsi, elle repensait à son cousin lui aussi parti sur les routes. Et un bienfait ne reste jamais stérile, dit l'adage. En parlant ainsi les apparences étaient sauvent, personne ne le toucherait mais tout serait en ordre pour parler entre êtres humains. Le salon en question était le plus simple et le plus petit, surtout en cette saison, et malgré son bras droit en écharpe et son dos douloureux, ses hommes savaient de quoi elle était capable...

Elle continua donc sa promenade une petite heure, avant de rallier l'entrée et le pavillon des cinq salons...

Entendant la demande de la jeune fille a ses gardes, Mugetsu le remercia de la façon la plus poli qui soit,

Dōmo arigatō gozaimasu Otome sama !

Il attendit que le jeune fille soit sortit pour commencer péniblement a se relever. Le froid avec ralentit les saignements et dissimulé la douleur. Le retour a une température agréable avait réveiller ses pieds qui battaient comme deux coeur de souffrance au rythme des pulsations de son sang.
Ronin ou pas un guerrier ne montre rien de plus que ce qu'il se doit, Mugetsu se remit donc debout tant bien que mal à l'aide de son bâton après avoir remis son daicho en place.
Il se tourna vers les gardes, inclinant légèrement la tête.

Je vous suis.

Suivant les hommes il finit par arriver aux bains. Les gardes lui firent signe d'y aller sans hésitation. Il retira donc ses guenilles et se plongea dans l'eau. Ses pieds se plaignirent mais c'était un tel bonheur qu'il les ignora.

Après un bain qui le revigora, moment le plus agréable de sa vie depuis bien longtemps ... il profita du bain au maximum, ses cheveux étaient a nouveau lisse. Il les coiffa du mieux possible. Il banda ses pieds puis il remis ses frusques qu'il avait lavé et séché sur les pierres brulante du bain et se laissa guider par les gardes en direction de ce fameux salon Tanuki. Presque une heure avait passé ! Il entra, et s'assit, restant immobile en attendant que la jeune fille accepte de le rencontrer.

Poum-san où es-tu? Les kamis ne t'ont-ils pas rendu à la femme qui t'aime et à ton clan? Fubuki se sentait assez seule depuis son retour quelque peu prématuré au domaine pour suivre son destins; les kamis par le biais d'un rêves répétés lui avaient rappelé qu'elle devait tenir sa place aux portes de Sanada, elle était en vie pour cela pour le moment... Il n'empêche que le fiancé de sa sœur n'était pas là, lui toujours si prompte à la seconder pour les entretiens d'accueil et Nath-sempaï était encore au loin lui aussi, ainsi que les autres qui arriveraient bientôt mais courraient encore les routes et qu'elle se retrouvait bien seule... d'autant qu'elle avait confier Akemi-dono à sa chère Sen pour le gros de la journée, la petite faisait ainsi la liaison entre elles et aider les hôtes à trouver leur marque pour le quotidien.
La pente n'était pas facile à remonter pour la jeune samouraï, elle qui s'était préparer à mourir au combat ou revenir en pleine forme, non seulement elle était toujours là, mais son bras droit prenait tout son temps pour guérir comme son dos qu'elle ne ménager peut-être pas assez...
Enfin elle avait de quoi s'occuper avec tout ce monde qui frappait aux portes; son cousin était de retour, une noble Ashikaga, un occidental... un vrai défilé! et ce ronin très poli...

Elle entrouvrir la porte du petit salon du Tanuki pendant qu'elle enlever ses zoris et parla dans le couloir, assez distinctement à un serviteur:

Qu'on m'apporte un petit-déjeuner, avec un miso au poulet.
Elle entra et avança de quelque pas pour saluer le tokonoma et s'en imprégner un court instant. Puis elle salua d'un hochement de tête significatif son invité, avant de s'installer en seisa à coté de la table basse en bois rouge. Elle ne le regarda pas directement et parla tranquillement:

Konichiwa, je suis Sanada no Fubuki, fille d'Amateratsu-sempaï.
La journée commence avec un ciel dégagé, libre et d'un bleu transparent. Le froid s'accentuera surement, même les animaux restent cachés. Mais les poètes et les geiko (artiste) y trouvent plus facilement de quoi composer.

Elle se tut pour que lui aussi se présente, tout ronin qu'il était il avait bien un nom.

Mugetsu attendait depuis peu lorsque la jeune fille entra. Elle s'assit à la table préparée à cet effet, je regardant brièvement et indirectement.
Par respect pour elle et son statut, ne voulant pas lui imposer sa vision misérable il s'inclina à nouveau front au sol après avoir posé auprès de lui son daisho.
Plus visible cette fois on pouvait remarquer que la tsuba (garde) du Wakizashi (sabre cour et symbole de l'âme du samouraï) était nouée au saya (fourreau) par une cordelette ornée de sept nœuds (symbole du destin et de l'au delà).
Se montrant ainsi le plus poli possible il dit d'une voix douce

Le corps et le cœur frissonne sous le bleu du ciel hivernal.
Les poètes et les geiko s'inspirent au chaud de peur que leur encre et leur esprit ne gèlent.
Seul le guerrier l'affronte stoïquement comme la dernière feuille brunie s'attardant sur l'arbre,
s'assurant avant de le quitter que celui-ci est prêt à affronter la rudesse bleu et blanche hiémale !

puis plus cérémonieusement

Konishiwa Sanada no Fubuki sama, fille d'Amateratsu dono. On me nomme Mugetsu (sans lune). Vous rencontrer est un honneur.

Il resta ainsi attendant qu'elle réponde ou lui dise de se redresser.

Elle accueillit sa présentation avec un sourire, son nom était un programme vaste et énigmatique, comme nombre de destinée... Elle apprécia aussi sa répartie et nota intérieurement qu'un homme de qualité comme lui ne méritait vraiment pas de courir les chemins sans un seigneur pour le guider et l'utiliser à bon escient. Zakouri avait encore trouvé un joyau et elle se félicita que de pareil être frappe à leurs portes plutôt qu'à celles de leurs ennemis.

Relevez vous Mugetsu-san! Je suis heureuse de vous rencontrer et j'entrevois différentes possibilités vous concernant. Mais dans tous les cas je ne suis pas seule à décider. Et plusieurs dépendent aussi de vous-même.

Le pas du serviteur et son entrée pour déposer devant elle le petit déjeuner marqua une pause, qui lui permit de l'observer du coin de l'oeil: c'était un homme jeune et de bonne constitution, à qui le bain avait rendu visage humain. Comme pour tous elle s'attarda sur ses mains si révélatrices en générales... Elle remercia le serviteur et après que le panneau est retrouver sa place initial, elle se déplaça vers le tokonoma.
Elle sortit de sa manche droite un paquet de papier et dit d'une voix non nonchalante, déjà absorbée par la lecture:

Manger tant que c'est chaud.

Mugetsu hésita, puis se releva à la demande de la jeune fille. Il avait l'air passablement surpris de la politesse qu'elle venait de faire à son égard ... très agréablement surpris.

Je vous remercie Sanada no Fubuki Sama. Je n'ai encore rien fait qui mérite un tel honneur de la part d'une personne telle que vous, mais je vous remercie.

Il s'inclina plusieurs fois, respectueusement.
Alors que le demoiselle regardait brièvement ses mains elle pu y voir les nombreux cals révélateur d'un long apprentissage du sabre, quelques traces laissées par ses errances et sa vie de ronin, mais surtout, une cicatrice de la largeur d'une lame de Katana sur la paume et le dos de sa main gauche près du majeur et de l'index.

Je me doute bien Otome sama que les dirigeants de ce noble clan ne sont pas du genre à accepter n'importe qui dans leur rang ! Zakouri sama m'avait prévenu. Mais ... de moi vous dites Otome sama ?

Mugetsu fut une fois de plus surpris. La demoiselle sous entendait-elle que des gens si important souhaiterais son avis ? A lui, un simple ronin ? Décidément ce clan était plein de surprises et d'espoirs pour Mugetsu. L'ombre d'un souvenir passa sur son visage, l'assombrissant un instant. Du bout des doigts il caressa la cordelette sur son Wakizashi.

Hontōni dōmo arigatō gozaimasu Otome sama !

La remerciait-il pour le repas ou autre chose ?

Itadakimasu !

Et il commença à manger, la laissant poliment à sa lecture, prêt au besoin à répondre à toute question.

Il était troublé. Il restait "de marbre" mais il était surpris c'était sur. Elle aimait jouer avec les limites mais ne parler jamais avec cruauté et toujours avec vérité. Elle asseyait de montrer la particularité de son clan, après libre à lui de savoir s'il lui correspondait ou si "il ne pouvait tolérer cela!". Tout ce qu'elle avait fait pour lui depuis le début n'avait qu'un seul but; lui expliquer que pour un Sanada, toute personne consciente d'elle-même et agissant avec dignité, méritée considération et respect, avec l'idée que la générosité est toujours récompensée ou payée à sa juste valeur.
Elle prit son temps pour relire les notes qu'elle avait apporté, qu'il puisse profiter de ce petit-déjeuner. Elle avait pensait à plusieurs personnes en le voyant et agissait aussi à l'instinct. Il avait parler de l'une de ces meilleurs amie; Zakouri et ce qu'elle avait déjà vu de lui était très encourageant...
Sa famille lui faisait confiance en lui confiant la charge de veiller sur les Portes, elle connaissait les codes et aussi beaucoup de chose de la nature humaine... Elle mourrait sans arrière pensée si il lui arrivait de faillir, maintenant un peu plus douloureusement qu'avant, mais avec honneur et soumission comme on le lui avait enseigné.

Le silence se fit de nouveau et après avoir contempler un instant le tokonoma, elle le salua et retourna vers la table.

Le tanuki est une grande source d'enseignement; il vit en famille et chacun y tient sa place avec dévouement.
Mugetsu-san, vous êtes né samouraï. Les kamis vous ont préservé et conduit ici par le biais de Zakouri-chan.
Oui, votre volonté sera mise à contribution. Pour les Sanada un samouraï sait ce qu'il veut et choisit en connaissance de cause. Que serait l'association d'un seigneur et d'un daisho qui ne vivent pas le même Bushido?

Maintenant j'aimerais savoir ce que vous diriez au chef de ce clan si vous vous trouviez devant lui?

Elle avait marqué une courte pause avant de poser la seconde question, la première étant plutôt réthorique mais ouvait la dimension personnel de la discution. Sans trop se gêner elle chercha son regard, quoi de mieux que le Hara pour "s'entendre vraiment, pleinement". La balle était dans son camp maintenant soit il renouvelait sa demande d'entrer soit il s'en allait. (le hara est littéralement : le ventre, pour le japonais les yeux reflètent l'âme qui réside dans le ventre. la plus part du temps les japonais n'ont pas besoin de parler pour se comprendre car ils "perçoivent" le hara de leurs interlocuteurs, proches et amis. La société est très codifiée. C'est une façon d'être plus en communion d'esprit avec son interlocuteur, on peut aussi le faire sans le montrer.)

Mugetsu dégusta ce repas chaud avec plaisir, laissant ainsi tout le temps à la demoiselle de finir sa lecture.
Voyant qu'elle le regardait quand il eu finit, il remercia avant tout ses hôtes.

Gochisō sama deshita. Ce repas fut un régal.

Il s'inclina plusieurs fois vers elle, puis écouta attentivement ce qu'elle lui dit.
Il était pleinement d'accord avec ce fait. Un samouraï appartient à son seigneur, et ils se doit de suivre le même Bushido.
Mais samouraï il ne l'était plus et penser a tout ça lui faisait atrocement mal. Mais il n'était pas venu jusqu'ici pour s'apitoyer sur son sort, il était venu pour trouver une voie nouvelle et une raison d'avancer.

Être devenu un ronin (homme-vague, homme errant) n'est pas toujours un choix c'est vrai, et rare son les gens comme semble l'être le noble clan Sanada prêt à donner une chance à de tels personnes de retrouver leur honneur. Mais parfois le chemin vers la rédemption est plus dur pour le coeur que l'esprit ...
Je suis venu ici pour trouver la voie de l'esprit.

Il prend son Wakizashi et le pose devant lui. Ses mains sur ses genoux, offrant volontairement la cicatrice à la vue de son interlocutrice.

Je suis prêt à mettre mon corps, mes compétences et mon savoir entre les mains de Sanada Odono !
Mais ... je me suis interdit le sabre pour le moment. Je cherche encore la voie du coeur.
Peut être la trouverais-je ici, mais stupide est celui qui pense que d'autres peuvent vous offrir le pardon pour un fardeau qui ne les concernent pas car c'est la facilité et c'est l'ennemie du guerrier !
Je ne sais pas ce que je peut apporter à votre clan car ce n'est pas à moi d'en décider.
Mais si l'honneur m'était fait d'être accepté ici, je ferai mon devoir de ne jamais le trahir et d'accomplir avec diligence toutes taches que Sanada Odono jugera utile de me confier.
Je ne puis être le Daisho tranchant de votre clan pour l'instant, mais le Bushido enseigne que le samouraï doit aussi savoir s'adapter, et mon errance m'a enseigné cette leçon bien mieux que nombre maîtres ne pourraient le faire.

Mugetsu s'inclina alors avec déférence , mais pas jusqu'au sol. Ce discourt avait fait remonter en lui la flamme de ses origines et c'était un guerrier qui en saluait un autre.

Il parla avec conviction et assurance. A la fin il salua comme un vrai guerrier. Elle sourit intérieurement, elle avait atteint un premier objectif le rendre un peu à lui-même et surtout révéler sa nature profonde, du moins s'en rapprocher.
Il avait eu une très bonne formation et pour une fois elle se retrouver dans ses limites. Mais elle avait la sérénité de voir ces impressions confirmées, il s'agissait un homme de grande valeur. Elle prit donc son temps pour lui répondre, d'abord par respect et aussi pour ne pas se tromper dans ses mots. Un samouraï parle si il ne peut agir, si il n'y a pas d'autre façon de faire...

Elle inclina aussi la tête pour introduire sa réplique:

Quoi que l'on fasse ou qui que l'on soit, on est toujours seul avec soi-même.
En effet, un clan n'est pas un kami ou un être au dessus de tout, il est l'amalgame de personnes diverses, structuré pour leur permettre de vivre en être humains et de se révéler en agissant avec honneur.
Sanada pourra être l'encre ou le papier, vous serez toujours l'auteur. Le ronin peut trouver un nouveau maitre à servir, laver lui-même son honneur et trouver sa mort. Telle est la conviction des Sanada. (la vie et la mort ne font qu'un pour le samouraï)

Elle avait remarqué dès la première fois les nœuds de son Wakizashi et son cœur se sera de nouveau en l'apercevant, mais elle avait perçu l'espoir qu'il mettait dans cette rencontre et elle aussi espérait qu'ils pourrait reforger son âme à leur coté.

Le guerrier doit apprendre à maitriser de nombreux arts, tant militaires que pacifiques (la main droite pour les arts de la guerre, la main gauche pour les arts de la paix) et tendre ainsi vers son accomplissement total. Nous disposons de différents maitres et lieux dédiés aux choses de l'esprit, à commencer par la bibliothèque, vous pourrez les utiliser et les enrichir, nous avons besoin de la contribution de chacun.Elle tourna la tête vers les jardins avant de poursuivre: Je vais donc demander à mon père Amateratsu-sempaî et à Samouraie-dono de vous rencontrer, notre chef des To-Yuchi (guerriers du clan littéralement; les dix guerriers) est l'époux de Mahiro-sama, mère des héritiers du clan.
Pour l'heure vous comptez dans nos aspirants, puisque telle est votre requête. Aller partout où vous pourrez, entrer et si l'on vous demande quoique ce soit, dite que Fubuki est votre garant.

Elle s'inclina de son mieux, son dos la rappelant à l'ordre, mais son cœur était léger, elle avait trouver un frère d'arme et elle savait que les autres lui ferait le même accueil. mais une réalité lui apparut dans toute sa force inquiétante, elle avait évoqué les enfants... devait-elle en parler tout de suite? elle trancha vite la question, elle ne voulait rien lui cacher, il devait donc savoir. elle se releva et ajouta avec tact:

Le premier fils du clan Nobuyuki-chan est encore un enfant-seigneur (entre 0 et 3ans), mon père Amateratsu-sempa, Mahiro¨-sama et Samouraie-dono ainsi que mon cousin Takamichi-dono constituent notre conseil. Les enfants Sanada sont notre bien le plus précieux, Taira-chan notre petite princesse et ses frères et sœurs: Nobuyuki-chan le fils ainé et Sara et Aîko sont des triplets. Viens après Kenji-chan leur petit frère.

Comment allait-il réagir à se mot "triplet", là était la vraie question. Impassible elle attendit ses réactions...

Mugetsu l'écouta avec attention.
Sa remarque sur ce qu'est un clan le fit discrètement sourire. C'était bien cela dans son esprit également, presque utopique, mais le clan Sanada avait fait sien cette vision des choses ... soudain une idée le frappa. Et si son père lui avait offert la possibilité de trouver cela ? Et si il lui avait permis de quitter le carcan d'une famille trop intolérante, trop arriérée ?
Mais la voix de la jeune fille le ramena au présent où il se trouvait.
Mentalement il nota les noms qu'elle citait, car il lui faudrait s'en souvenir, c'étaient ceux qui deviendrait peut être ses nouveaux maîtres.

Bien Sanada no Fubuki sama, je vous remercie. J'irai visiter ces lieux pour y trouver de quoi nourrir mon esprit et pourquoi pas, même trouver un lieu où je pourrai apporter mon aide par mes connaissances. Je n'abuserai pas de cet honneur et n'utiliserai pas votre nom plus que nécessaire.

La jeune fille repris alors la parole, et parla des héritiers du clan. Mugetsu fut surpris car lui faire l'honneur d'entendre les nom des futurs dirigeant du clan voulait dire beaucoup. il écouta avec déférence.
Deux filles et un garçon ... des triplés. Et elle prononçais même le mots sans hésitation. C'était donc ça le clan Sanada ? Prêt a donner sa chance à un errant, accueillant avec joie des triplés ? Voyaient-ils donc eux aussi les choses ainsi ? Il semblait réellement heureux.
Mais des souvenirs remontèrent et le submergèrent. Il détourna son visage vers le jardin pour ne pas lui imposer à elle de détourner les yeux pour ne pas voir les quelques larmes qui coulèrent sur ses joues.
Il essaya de se reprendre rapidement pour qu'un silence trop long ne s'installe pas. Essuyant furtivement ses joues il se tourna a nouveau vers elle. S'inclinant légèrement il dit alors d'un ton où s'entendait joie et espoir, nuancés par les quelques larmes encore présentes.

Je mettrai alors avec joie ma vie et mon honneur au service du noble clan Sanada, pour la sauvegarde et la sérénité de leurs héritiés, enfants de la chance !

Mugetsu s'inclina profondément comme s'il saluait réellement les seigneurs Sanada. Puis se redressa attendant de voir si l'entretient se poursuivait.

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

Des mois s'étaient écoulés depuis la dernière fois où ses pas l'avaient conduit jusqu'aux salons d'accueil de l'entrée principale du domaine. Le chef des To-Yuushi faisait le tour du domaine avec son fils ainé sur les épaules et profitait de cette intimité pour lui expliquer nombre de choses qu'il était en âge maintenant de comprendre.
Père et fils avaient longtemps été séparé et Sam faisait tout pour rattraper le temps perdu, et profitait de chaque instant pour éduquer son fils et le reprendre en main.

Un va et viens de serviteurs et une certaine effervescence laissaient à penser que l'on recevait quelques invités.
Samouraie demanda à ce qu'on le conduise auprès de Fubuki et des visiteurs pour aller les saluer. Il descendit Nobu de ses épaules et l'invita à le suivre jusqu'au salon ou on les menait.

Le Kenji d'Otomo marqua un temps d'arrêt à l'entrée pour observer la situation, il déposa son katana sur un meuble en bois précieux, avant de pénétrer les lieux, et posa une main sur l'épaule de son fils pour qu'il s'incline avant de faire de même devant Fubuki et le jeune homme qui se tenait face à elle.

Konnishi wa!

Soyez le bienvenu au domaine de Sanada étranger! Je suis Samouraie Sanada le chef des To-Yuushi!

Sam croisa un instant le regard du visiteur, puis s'attarda plus longuement sur Fubuki.

Vous êtes resplendissante Fubuki, je suis heureux de voir que vous vous remettez si bien de vos blessures et que la douleur n'a en rien altéré votre dynamisme et votre convivialité légendaire.
L'on m'a dit que vous aviez fort à faire ces dernières semaines et que vous négligiez votre repos pour recevoir de nombreux invités! Je vois que l'on ne m'a point menti!

Sam profita que tous les yeux se posèrent sur Fubuki pour donner un petit coup de coude à Nobu qui se désintéressait de la conversation et jouait avec la ceinture de son kimono. L'enfant se ressaisit aussitôt et se leva d'un bond pour aller embrasser sa tante...

Quelle surprise alors que l'entretient était pour ainsi dire fini, la porte s'ouvre pour laisser apparaitre; Samouraie-dono et son fils ainé Nobuyuki-chan!
A croire que les nommer les a appelé.

Une fois de plus son demi-beau-frère la déstabilise un peu. Le petit quand a lui est bien de son age et assez obéissant. Quelle joie de les revoir tous les deux, la ressemblance est assez frappante déjà. elle l'écoute après l'avoir saluer avec déférence et accueil dans ses bras le petit qui lui arrive dessus tout sourire.

Konichiwa Samouraie-dono. Arigato gozaimasu, les kamis m'ont rendu au clan en m'indiquant clairement les portes. Je fais donc de mon mieux pour tenir mon poste. Même si je n'écoute pas autant les médecins qu'ils le voudraient, car sinon je ne pourrais même pas saluer Amaterasu, la Radieuse à son lever ou son coucher! et heureusement au bout d'un peu plus d'un mois mes plaies physique sont presque refermées.
Elle n'en rajouta pas, elle aussi avait des blessure invisibles à guérir... Elle sourit au bambin et lui dit avec une joie non feinte:
Nobuyuki-chan! comme tu es grand maintenant.

Sourit à l'enfant le place près d'elle. Puis elle présente son hôte avec le plus de naturel possible, malgré un peu de rose aux joues à cause des propos du chef des To-Yuchi:

Voici Mugetsu-san, qui souhaite justement rencontrer les chefs de Sanada pour leur faire une demande. j'allais lui faire la visite du domaine en attendant.

Fubuki l'avais présenté comme un guerrier, pas comme un ronin. Samouraie verrait bien les nœuds sur son sabre et comprendrait.

Mugetsu fut surpris de l'arrivée inopinée de l'homme et son fils. Mais il aperçut le mon des Sanada.
Il parlait avec la demoiselle sur un ton familial et enjoué. Puis il se présenta.
Le chef des To-Yuushi et l'un des dirigeant du clan !
Avant même que la jeune fille ne les présente, Mugetsu déplaça son Daisho pour le mettre en position de respect et salua front contre terre.
L'enfant était donc l'héritier ! L'une des trois fortunes !

Ohayō gozaimasu Samouraie Odono, Nobuyuki dono. C'est un immense honneur de rencontrer l'un des dirigeant de ce noble clan ainsi que son héritier.

Mugetsu se sentait gêné de se présenter dans une aussi pitoyable vêture devant l'un des chef Sanada. Malgré tout il n'en dit rien, cela aurait été insultant pour son hôtesse et celui qui le regardait.
Restant en position de profond respect il dit :

Je suis Mugetsu et comme vous l'a dit Fubuki sama, je souhaite faire parti du clan Sanada. Je répondrais a toute demande avec diligence Ue sama !

Il resta alors en position de salut, attendant toutes questions ou remarque du Seigneur qui lui faisait face.

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

Il ne pu s'empêcher d'adresser un sourire plein de tendresse et de compassion à l'attention de Fubuki.
Lui, plus que quiconque, avait pu mesurer son courage et son audace au combat. D'apparence fragile, la jeune fille cachait sous sa fierté de précieuses ressources, une vigueur et une hardiesse au combat qu'il n'avait vu que chez les femmes de Sanada.
Il laissa son fils la rejoindre, et déposa à nouveau son regard sur l'étranger qui lui témoignait comme il se devait, un profond respect.

Je vous en prie Mugetsu, redressez vous, je ne suis ni un kami et pas encore empereur pour mériter tant de déférence. Je suis ni plus ni moins qu'un humble guerrier tout comme vous l'êtes semble t-il! Le Daisho noué de Mugetsu ne lui avait pas échappé, et il y reviendrait un peu plus tard...

Sam, d'humeur plutôt joyeuse depuis son retour,sourit aimablement, puis s'inclina brièvement pour marquer son respect, et fit signe à une servante d'un mouvement gracieux de la main, de lui apporter le saké.

Je suis honoré d'apprendre que vous ayez choisi de rejoindre le clan des Sanada, mais pourquoi notre clan plutôt qu'un autre Mugetsu?

Mugetsu fut un peu surpris de sa remarque. Ce grand homme essayait de lui faire comprendre que sans se considérer comme son égal, il le voyait et reconnaissait sa valeur potentielle.
Il essaya d'être moins honorifique, mais son statut et son éducation l'empêchèrent d'être trop amical.

Hai Samouraie dono ! Depuis mon arrivé à Nakatsu, et sur les chemins environnant j'ai entendu parler des clans, et en particulier des noble Sanada. J'ai également parlé avec Zakouri sama à Nakatsu ... et j'ai pensé que je devait me rendre ici.
Le noble clan Sanada est l'un des seuls qui semble prêt à donner sa chance à un homme de peu tel que moi ... je pense que si je ne saisi pas ma chance il en sera fini de moi, et mon âme sera vouée au Jigoku !
Comme je le disais à Fubuki sama, je n'ai peut être pas grand chose a offrir, mais le peu que j'ai, je serai honoré de le mettre à votre service.

Mugetsu s'était remis dans la position de respect d'un guerrier envers un guerrier de rang supérieur.
Mais le comportement léger et amical que le seigneur Samouraie semblait avoir le mettait mal à l'aise. Malgré tout, son éducation stricte l'handicapait encore dans une telle situation.

La servante avait servit un premier saké et laisser la bouteille sur la table à porté de Fubuki. Les petites coupelles attendirent que les hommes aient parlé, pendant que la jeune femme balancer doucement Nobuyuki sur ses genoux contre elle, en silence. Lorsque Mugestsu eut répondu le plus naturellement possible à Samouraie, Fubuki déposa un petit bisou sur la tête du jeune seigneur et s'inclina un peu plus bas pour remercier son hôte pour ses paroles généreuses. Elle plaça ensuite l'enfant à genou à coté d'elle, entourant ses petites épaules de son bras droit pour le faire tenir en place et qu'il n'est pas froid, car les braséros de la nuit commencer à mourir lentement...

Elle connaissait bien la vertu de l'alcool sur le cœur, l'eau de sagesse pour les moines bouddhistes et remercia intérieurement son cousin d'y avoir penser. Car la gêne de son hôte de devait pas s'installer, pas après ce qu'ils avaient déjà parcouru ensemble. Du ronin émergait le samouraï et il en serait ainsi pour Sanada; il avait choisit et agit, ils ne pouvaient faire moins.

Mais pour l'instant il fallait attendre Samouraie. Lorsque les hommes parlent la femme ne prends pas l'initiative...

Mais qu'est-ce donc à la porte ? Sake_small

Mais qu'est-ce donc à la porte ? Sake_small

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

Mugetsu a écrit:: Hai Samouraie dono ! Depuis mon arrivé à Nakatsu, et sur les chemins environnant j'ai entendu parler des clans, et en particulier des noble Sanada. J'ai également parlé avec Zakouri sama à Nakatsu ... et j'ai pensé que je devait me rendre ici.
Le noble clan Sanada est l'un des seuls qui semble prêt à donner sa chance à un homme de peu tel que moi ... je pense que si je ne saisi pas ma chance il en sera fini de moi, et mon âme sera vouée au Jigoku !
Comme je le disais à Fubuki sama, je n'ai peut être pas grand chose a offrir, mais le peu que j'ai, je serai honoré de le mettre à votre service.

Le chef des To-Yuushi remplit les coupelles de saké de façon cérémoniale et après avoir salué d'un signe de tête porta la sienne à ses lèvres et la vida d'un trait avant de la reposer délicatement devant lui. Il frappa du plat de sa large main, la table basse et s'adressa d'une voix douce et posée au guerrier.

Détendez-vous Mugetsu-san, je ne suis pas homme à porter jugement sur quiconque, et que vous soyez ronin, ne fait pas de vous un paria à mes yeux,
bien au contraire.
Je comprends votre trouble et votre malaise, vos émotions, bien que peu perceptibles m'en disent long sur votre éducation et me conforte dans l'idée que je me fais déjà de vos qualités.

Shichi ten hakki (tomber sept fois et se relever huit), j'ai moi même connu ce sentiment de mépris et de honte lié au statut peu enviable de rōnin, jusqu'à ce que je retrouve mon clan.
J'ai connu pendant presque un an, l'errance, la défiance, l'humilité et la discrimination.
J'ai travaillé la terre, loué mes services dans des rizières, j'ai prêté mon bras et mon katana pour des causes que je trouvais juste. Je me suis battu librement pour mes idéaux.
Cette grande liberté dont je jouissais au mépris des autres m'a permis une longue réflexion sur le sens que je voulais donner à ma vie.

Sam chercha le regard du rōnin avant de poursuivre, les yeux étant le miroir de l'âme, il voulait de la sorte en voir le reflet...

Si votre loyauté n'a pas été éprouvé Mugetsu-san, et si vous avez conservé votre honneur, vous trouverez chez les Sanada ce que vous recherchez.

Chacun ici à suivi un parcours bien différent, vous n'êtes pas le premier rōnin à franchir ces murs, et personne n'est ici pour porter jugement sur votre passé, si vous êtes en accord avec votre conscience et si vos intentions sont honorables, c'est le cœur et l'esprit en paix que vous vous accueillerons parmi les nôtres.
Vous trouverez ici la paix, l'amitié et le sentiment d'appartenir à une famille unie et soudée.
Vous aurez accès aux quartiers des guerriers et pourrez vous entrainer, suivre où perfectionner l'enseignement du Bushido, vous adonnez à toutes formes d'art.
Les évènements de ces derniers mois ont marqué nos cœurs. Certains ont, comme Fubuki, été meurtris dans leur chair. Le temps aide à penser les blessures du corps et de l'âme.
Nous avons lutté aux côtés du Kuni dans cette guerre qui opposait Otomo à Ushi, mais nous avons gardé notre indépendance en faisant entendre notre voix à l'unisson de tous les clans qui composaient notre armée.

C'est en Bushi (guerrier gentilhomme)que je vous reçois aujourd'hui Mugetsu-san et non en seigneur où prince.
La qualité de l'homme ne se mesure pas à la hauteur de son rang, mais à la pureté de son cœur et de son âme. La justice, le courage, la bienveillance, le respect, la sincérité, l'honneur, la loyauté et le self-contrôle sont les piliers de ce clan.
Si vous retrouvez dans ces fondements les règles qui régissent votre vie, vous trouverez votre place parmi nous Mugetsu-san, et vous serez le bienvenu.

Mugetsu écouta Samouraie, acquiescent de la tête à plusieurs reprise.
Voyant que le Bushi qui lui faisait face cherchait son regard, Mugetsu releva la tête et le regarda droit dans les yeux.
Sont regard était celui d'un homme brisé et désespéré, cherchant la rédemption. Une profonde tristesse se lisait dans ses yeux à certain mots ; famille unie, pureté du coeur et de l'âme.
Quand le grand homme qui lui faisait face eu terminé Mugetsu prit la parole.

Hai Samouraie dono. J'ai vécu l'errance plus longtemps que vous, mais on ne compte pas les années pour comparer ce que la vie met sur notre chemin.
J'ai accompli nombre de ces taches avec fierté, faisant même les plus basses besognes comme si c'était des ordres donné par un seigneur. J'ai moi aussi apprit ce que c'était d'être traiter comme un chien, roué de coup par des paysans. Mais j'ai surmonté ça.
Mais mon esprit n'en est pas pour autant soulagé car ce n'est pas ainsi que je trouverai ma voie.
Je ne suis plus vraiment un guerrier car mon sabre ne quittera son fourreau que lorsque j'aurai trouvé ce que je chercher.
Néanmoins je viens vers vous, clan Sanada en toute humilité pour servir et apporter ce que je pourrai apporter.
Cette "liberté" comme vous dites m'a surtout appris que ce n'est qu'ici que je trouverai un sens à ma vie ... mes règles de vie sont proche de ce que vous avez dit, j'en ai perdu certaine et j'ai du me battre contre moi même pour les retrouver.
Le doute est le pire ennemi de l'homme et du guerrier ... et j'ai douté, beaucoup douté. J'ai essayer de comprendre pourquoi on m'avait interdit de mourir et condamné à l'errance ....

Mugetsu se tu et détourna le regard.

..... Mon coeur et mon âme sont entachés de mes erreurs, mais ma loyauté envers ceux qui m'offriront une chance de retrouver mon honneur ... de me retrouver moi-même, sera sans faille !
Je ne suis pas tout blanc, personne ne l'est si ce n'est les enfants et les simples d'esprit ... certaines choses de mon passé pèsent sur mes épaules, et sans une main secourable je ne sais pas si j'arriverai à me relever. C'est ce que je suis venu chercher ici Samouraie dono. Mais je suis malgré tout un homme d'honneur et de principe, et je n'oublierai jamais l'aide que quelqu'un m'apporte, et lorsque celui-ci aura besoin d'aide, je lui tendrai ma main pour l'aider à se relever

Mugetsu avait replongé son regard dans celui du Bushi lorsqu'il avait prononcé ces dernières phrases, et il n'y avait aucune trace d'hésitation ni de mensonge. Juste la lueur de l'âme d'un guerrier, d'un samouraï.

Avec l'arrivée de Samouraie, la discution avait prit un tournant plus personnel, plus masculin aussi. Parfois il est très utile d'entendre la même chose exprimé avec d'autres mots, d'autre manières.
Discrètement, Fubuki veillait à ce que Nobuyuki reste tranquille, mais l'enfant avait lui aussi perçu l'importance de cette rencontre et la gravité des propos et bien serré contre elle ne bougeait pas. Peut-être allait-il s'endormir comme ça?
Cette idée fit sourire la jeune samouraï intérieurement, ce qu'elle voyait l'apaisait aussi. Mugetsu aurait besoin de temps, mais sa vrai nature transparaissait de nouveau; celle des enfants du bushido...

Messages : 1831 Date d'inscription : 11/02/2010 Localisation : Kurume

Nous sommes seuls maitres de notre destinée, même si les Kamis orientent nos choix et sèment des embuches sur nos chemins.
Je ne peux comparer mon expérience de rōnin à la vôtre car contrairement à vous, c'était un choix personnel.
Après le massacre de ma mère, puis de mon père adoptif, et la mise à sac de mon domaine, j'ai décidé de quitter Iwakuni, la ville d'Ushi où j'avais grandi.
Je n'avais à cette époque qu'une seule idée en tête, la vengeance, et revenir un jour pour libérer tout un peuple de l'oppression. Certain diront de moi que je suis un idéaliste, j'étais bien jeune à l'époque, à peine adolescent. Mais mon envie de liberté et d'égalité ne m'a jamais quitté!
Comme vous le soulignez Mugetsu, personne n'est tout blanc et nous faisons tous des erreurs. J'ai sur la conscience bien des vies que j'ai pris pour assouvir ma haine et ma soif de vengeance.

Même si aujourd'hui je me sens l'âme en paix, je n'ai pas oublié mon passé et c'est ce qui me permets d'avancer et de me tourner vers l'avenir pour tenter de contribuer à un monde meilleurs pour mon clan, ma famille et tout ceux que j'affectionne.

Comme vous, je croyais pourtant mon âme vouée au Jigoku. C'est l'amour qui m'a sauvé Mugetsu! Le clan des Sanada, l'amitié et l'amour que j'y ai trouvé m'ont redonné une seconde chance.
Cette seconde chance nous vous l'offrons également. Nous vous aiderons à retrouver la paix et l'harmonie de votre corps et votre esprit.

J'espère vous retrouver au shokudou, vous y rencontrerez une grande partie de notre famille et de nos amis. Vous verrez qu'il règne dans ce clan une grande tolérance et nombre des membres de notre clan viennent d'horizons différents. Peut-être que notre Sempeï nous fera l'honneur de sa présence.

Sam jeta un coup d'œil à Fubuki espérant un signe d'approbation de sa part.

Peut-être que notre petite discussion vous aura ouvert les yeux et donné un aperçu de ce que vous trouverez chez les Sanada, bien que je ne doute pas que Fubuki et Zakouri que vous avez déjà rencontré, auront déjà tout fait pour vous mettre à l'aise et en confiance.

Pour l'heure, je vous prie de m'excuser, mais j'ai encore fort à faire et il semblerait que mon fils soit mûr pour une sieste, je vais le reconduire auprès de mon épouse. Je suis honoré d'avoir partagé ce moment avec vous. Je vous remets entre les mains de Fubuki qui vous guidera et vous orientera dans les nombreux lieux de ce vaste domaine.

Samouraie s'apprêtait à s'incliner pour prendre congé...