[RP] Le retour d'une égarée

Copie du rp pareillement intitulé présent sur le forum off, section "Comtes et récits du soleil levant".

***

héron blanc, pnj Aliane

Un héron blanc au plumage doux se posa avec grâce ici !
Et lâcha ce message de détresse

Citation :

Konni Hasekera sama

Peut- être m’avez-vous oublié ? Moi la fille indigne, qui un jour a eu la faiblesse de croire à un homme aux belles paroles et de faire ignorance de votre refus de me laisser le suivre.

Cette aventure est finie, ne me laissant que la honte.
Accepter de m’accueillir au sein de la famille kari, sanada kari no Hasekura sama

J’ai pris les chemins qui mènent à Kari, pour vous montrer comment il m’a déshonorée.

Je vais prier tout en marchant , pour que le grand dragon vous accompagne, devant ce choix, de m’ouvrir ou bien de fermer votre porte à tout jamais.

Respectueusement
Aliane

Hasekura

[rp][Namiki*, quelques temps plus tôt]

Pas un mot, pas un éclat de voix. Le parfait silence n’était que rarement interrompu par le froissement d’une feuille ou un lourd soupir. Perdu devant un écritoire recouvert de missives, Hasekura finissait de relire son œuvre : les caractères encore humides réfléchissaient la danse de la flamme vacillante d’une bougie qui avait de plus en plus de mal à chasser les ténèbres.

Il soupira, laissa sécher l’encre et s’étira. Pour peu, il pouvait s’imaginer là ce qu’était le sentiment d’être seul au monde. Et cette idée le fit sourire. Car en plus de ses gens, endormis ou affairés à leurs tâches, le domaine comptait une demi-douzaine de coursiers portant la livrée du kuni. Si on lui avait accordé de retourner à Namiki pour quelques temps, les affaires du conseil ne s’arrêtaient pas pour autant.
Las, il se frotta les yeux et considéra les documents autour de lui : les affaires courantes de ses terres se mêlaient aux projets d’annonces pour Otomo no daîmyo. Du travail en perspective…

Le panneau mural peint aux couleurs chatoyantes du printemps coulissa dans son dos sans grand bruit. Prenant le temps de rouler et scellé la dernière missive, il fit ensuite un vague mouvement de main. Attendant ce signe, le nouvel arrivant vint à son niveau, s’inclina et remit un petit papier plié en quatre.

Qui t’a remis ceci ?

Demanda-t-il d’un ton désintéressé au garde portant ses couleurs.

Seigneur… dit le soldat d’un ton hésitant. La missive ne porte pas de sceau et l’auteur a eu recourt à un oiseau pour vous la transmettre. Il resta interdit une paire de secondes. Un héron seigneur.

Un héron ? Répéta Hasekura d’un air devenu subitement amusé. En es-tu sûr ? Peut-être s’agissait-il d’un phénix… Mais le trait d’esprit sur la bête fantastique ne fit pas mouche. Conscient de la gêne de son serviteur, il le congédia d’un nouveau geste de la main. Le garde s’inclina une nouvelle fois et rebroussa chemin, fermant le panneau sur le petit monde de son seigneur.

A nouveau seul, Hasekura ne perdit pas de temps pour s’occuper de l’objet d’une si singulière arrivée. Il déplia le mot et, alors que ses yeux parcouraient le parcouraient de droite et de gauche, sa mine s’assombrit. Combien de temps s’étaient écoulés ? [/rp]

[hrp]*Namiki : domaine fictif des Kari, non loin de Kurume[/hrp]

garde, pnj Hasekura



[rp]La vie de garde n’est pas de tout repos.

Le dos soutenu par le solide mur en pierre de l’enceinte, le jeune homme terminait son repas. Le regard vague, il voyait la cour intérieure sans y prêter la moindre attention. Depuis combien de temps ces lieux lui étaient familiers ?
Cela devait faire un peu plus d’un an à présent. A cette époque, les kamis s’étaient détournés d’eux car les problèmes se multiplièrent. Une mauvaise récolte n’arrangea rien et ses parents se trouvèrent ainsi dans l’ennui. Car l’impôt pour les seigneurs de Namiki devaient être levé et que les siens se trouvaient sans le sous, il fut contraint à servir la noble demeure pendant cinq années. Pendant ce temps, il avait été convenu que la perte d’un fils cadet ferait baisser les charges de son père.

La situation était, sans aucun doute, loin d’être mauvaise. Un logement décent et plusieurs repas par jour était une chose envieuse. La formation aux armes serait un atout indéniable et escorter son seigneur lors des nombreuses parties de chasse était agréable. De plus, hormis les fers, il pourrait garder son équipement une fois son devoir accomplit.
Mais une mule, même harnachée d’or, ne sera jamais un cheval. Et la servitude reste la servitude. Les mois se succédaient ainsi les uns aux autres. Pourrait-elle encore l’attendre plus de trois ans ?

Un mouvement à sa droite le tira de ses pensées. L’homme qui était de garde avec lui descendait de la petite tour de bois qui lui permettait de scruter la route. Plus vieux que lui d’une bonne dizaine de printemps, celui-ci avait fait le libre choix de servir ces maîtres. Par nécessité ? Par redevance ? Qu’importe… Ce dernier lui faisait à présent signe : l’on approchait.

Le jeune homme saisi sa yari* et grimpa d’un pas rendu lourd par son plastron la petite construction de bois. Alors que son buste dépassait à peine les tuiles de la petite enceinte, il vit la frêle forme frapper les imposantes portes. Il attendit encore quelques secondes pour jauger cette nouvelle arrivée puis, satisfait, déclama d’un ton assuré la formule apprise par cœur.

Noble ou roturier, homme ou femme, que celui qui s’avance sur les terres des Kari se présente. Si la paix suit ses traces, il recevra l’hospitalité des seigneurs de Namiki. [/rp]

[hrp]*yari : lance[/hrp]

garde, pnj Hasekura

[rp]Le sol se déroba sous les pieds du garde. Ou tout du moins en avait-il l’impression, car il eut dut mettre son poids sur la yari pour ne pas tomber à la renverse. Toute chaleur venait de quitter son visage et il ressentit un frisson lui parcourir l’échine. Pourquoi elle ? Et surtout, pourquoi ne l’avait-il pas reconnue ? Cela faisait de nombreuses saisons ; mais tout de même !

Mais le temps n’était pas aux questions. Affolé, il regarda de gauche et de droite à la recherche de son camarade. Personne… l’avait-il donc abandonné à son sort ? Que les kamis le préservent, laisser attendre un seigneur devant les portes de sa propre demeure n’était pas une idée perspicace. Il s’apprêta à prier les divinités de la clémence de guider son maître quant à la punition qu’il recevrait lorsque la lumière se fit dans son esprit…

Si la voyageuse n’avait pas utilisé le nom des Kari pour se présenter, c’est qu’elle n’en était plus une. Il était encore jeune lorsque cela c’était produit ; lorsque le père renia sa propre fille. Voilà pourquoi le vieux garde s’était éclipsé : ayant vu en premier la personne qui approchait, il l’avait certainement reconnue au premier coup d’œil et s’était empressé de prévenir le seigneur des lieux… sans lui en dire un mot !

Il ravala la colère qui lui monta subitement à la gorge, redonnant par la même occasion quelques couleurs à son visage. A présent, la décision lui revenait. Devait-il la laisser entrer ? Il repassa furtivement la tête plus en avant pour détailler la fille du patriarche. Son physique avait sans doute quelque peu changé durant ses années ; et son allure était totalement différente sans les riches étoffes ocres et pourpres. Mais c’était bien la fille de son maître… et elle ne semblait pas dangereuse. Après tout, qu’y avait-il de mal à la laisser dans la cour sous sa surveillance.

Il lâcha un long soupir alors qu’il entreprit de redescendre les quelques marches. Était-ce lui ou son attirail lui semblait peser encore plus lourd ? Il posa sa yari contre un mur avant de saisir une poignée des lourdes portes. Ce n’était pas pour rien qu’ils étaient deux pour les ouvrir… Le battant grinça mais s’ébranla au prix d’un effort plus important que d’ordinaire. La chose faite, il eut du mal à contenir sa nervosité.

Ma dame. Dit-il d’un ton hésitant. Si vous voulez bien attendre dans la cour.[/rp]

Hasekura

[rp][Pendant ce temps, à l’intérieur du château]

Sur le panneau mural, quelques oies aux couleurs chatoyantes évoluaient dans un décor montagnard stylisé. Gris, rouges et bruns formaient une danse hypnotique et relaxante pour l’œil qui prendrait le temps de s’attarder sur ces traits. « Le retour du printemps », tel était le nom de l’une des œuvres préférées d’Hasekura. Ce dernier, au centre de la pièce, était affairé devant une table de shôgi* . Même si la partie dans laquelle il s’était engagé semblait intense, elle ne pouvait pas expliquer le silence pesant qui venait de s’installer.

Dans son dos, le garde était resté immobile : poing et genoux contre terre, tête baissée. « Quelqu ‘un demande à vous voir ». Telles avaient été les paroles de son serviteur. Hasekura n’avait alors pas bougé depuis. Véritable statue de réflexion aux sourcils froncés, seul son doigt tapotait nerveusement le kanji d’une pièce : un général de jade.

C’est elle n’est-ce pas ?

Le silence fut éloquent. Le patriarche soupira pour chasser la tension de ses muscles. Il s’étira et renvoya son attention sur son adversaire. Ce dernier, au sourire poli faute de savoir quelle posture prendre, était un notable de Namiki. L’homme au physique banal et aux traits marqués par le passage du temps se révélait être un excellent compagnon de jeu. Agréable et bon joueur, Hasekura le convoquait plus que de raison.

Que me conseillez-vous, Tsundero-san ? Nul piège dans cette question.

Seigneur, se lança le vieil homme d’une voix ne trahissant aucune émotion. Lorsque les temps sont capricieux, le général avisé rassemblera ses pièces pour ne pas les voir prises par d’autres. Comme pour imager ses paroles, le notable plaça sur le jeu un lancier capturé quelques tours plus tôt.

Hasekura chercha à accrocher son regard et le trouva : toujours aussi vif et pétillant malgré l’âge. Il se redressa alors dans un bruissement d’étoffe et passa à plusieurs reprises un index sur l’arrête de son nez. Mais déjà, un sourire discret se faisait voir au coin de ses lèvres.

Les règles de l’hospitalité sont pour tous n’est-ce pas ? Aucune réponse ne vint, car la question n’en demandait pas. Tu la conduirais au salon au trois pêcheurs, dit-il au garde sans pour autant se retourner. Et demande à l’intendante de s’assurer que le thé sera servi à temps. Le bruit d’un panneau coulissant se fit entendre alors que l’homme d’arme quittait promptement la pièce.

Vous m’excuserez Tsundero-san. Nous reprendrons cette partie un autre jour. Affirma-t-il en inclinant légèrement le buste.

Après toutes ses années, à défaut d’être une kari, elle resterait sa descendance. Au moins pouvait-il écouter ce qu’elle avait à dire pour sa défense. [/rp]

[hrp]*shôgi: jeu ressemblant aux échecs[/hrp]

garde, incarné par Hasekura

[rp]La notion de temps est une chose bien étrange. Du haut de se petite vingtaine de printemps, le jeune garde en avait déjà établi un principe : alors que le bonheur ne passe que trop vite, les moments d’inconforts auraient la fâcheuse tendance à s’allonger toujours plus.

Il soupira lourdement et jeta un regard par-dessus son épaule : la jeune femme n’avait guère bougé. Au moins, le fait qu’il soit désormais seul pour remplir sa fonction lui dispensait de s’occuper de la demoiselle. A nouveau perché en haut de la petite tour, il reporta son regard sur une route qu’il ne voyait pas vraiment. Un cavalier aurait pu approcher à moins de deux-cents pas sans pour autant l’alarmer tant son esprit ne pouvait se détacher d’elle.

Mais toute situation, aussi pénible soit elle, ne doit durer qu’un temps. Et alors qu’il se retournait après avoir entendu un bruit provenant de la cour, il vit son camarade plus âgé revenir vers celle qui semblait retrouver le chemin de sa demeure.

Ma dame, entendit-il de la part du vieux garde, mon seigneur votre père vous attend pour s’entretenir avec vous. Il s’inclina à nouveau avec une souplesse qui ne trahissait en rien un âge avancé. Si vous voulez bien me suivre.

Et tous deux disparurent de son champ de vision. Il regarda une dernière fois la route : personne. Satisfait, il entreprit de descendre. Ce n’était pas tout ça, mais la fin de son repas l’attendait encore… [/rp]

Hasekura

[rp][Pendant ce temps, dans le "salon au trois pêcheurs"]

Le salon au trois pêcheurs ne manquait jamais de faire effet sur le visiteur. Vaste pièce au plancher clair et aux meubles teintés de pourpres, un agencement bien pensé lui permettait de bénéficier d’un merveilleux éclairage quel que soit l’heure de la journée. Mais le plus remarquable était sans conteste les peintures qui ornaient trois de ses murs.

Sur sa gauche, le visiteur pouvait admirer la première des scènes de pêche. Dans une palette faite de gris et de bleus, un homme peinait à manœuvrer les voiles de son embarcation. Frêle esquif, cette dernière était ballotée comme une coquille de noix par des flots déchaînés. La terreur se lisait sur les traits fictifs du marin, alors que l’on voyait en arrière-plan quelques sombres rochers aux formes abruptes et cruelles. Quelques monstres chimériques des océans complétaient le tout.

Sur sa droite, la seconde œuvre. Les couleurs tendaient cette fois vers les jaunes et les verts de gris, mais le malheur y était toujours présent. Le pêcheur avait réussi à remonter sa prise. Mais dès lors, il se retrouvait à défendre son gain contre toutes sortes de monstres. Armé de sa seule rame, l’homme semblait tenter, sans trop d’espoirs, repousser un héron plus grand que lui et aux trait abominables. De tous les côtés de cet effroyable décor, approchaient d’étranges créatures.

Sur le mur du fond, le dénouement de la petite histoire. Contraste saisissant par rapport aux deux premières œuvres, les teintes y étaient dominées par les rouges et les bruns. Nulle trace de catastrophe ou de malheur : le pêcheur ramenait un poisson d’or aussi gros que son embarcation tout en hissant bien haut un charme protecteur. En légende, l’on pouvait lire : « Souries aux kamis et à son tour la fortune te souriras. »

Au centre de tout cela, avait été dressée une table aux belles dimensions et des coussins aux coloris soutenus étaient placés de part et d’autre pour permettre de recevoir dans un cadre confortable.
Assis en tailleur derrière celle-ci, le seigneur des lieux attendait son « invitée ». [/rp]

Hasekura

[rp]Le temps s’était comme figé. Assis derrière la table basse, Hasekura avait vue sur la cloison de lattes et de papier qui lui faisait face. L’astre du jour n’était pas encore haut dans le ciel, et ses rayons imprimaient deux formes nettes sur le panneau translucide.
Celle de droite, plus grande et plus imposante, il la connaissait bien. L’armure de son garde agrandissait son ombre naturelle : sa cuirasse augmentait une carrure déjà impressionnante, ses hanches étaient élargies, les ombres de ses épaulettes ressortaient.
Celle de gauche lui était malheureusement moins familière. Le temps l’avait fait oublié ces contours jadis familier, et il se maudissait pour cela. Car celle-ci appartenait à sa fille, la chair de sa chair. Plus petite, plus fragile.

Il se perdit quelques instants dans les souvenirs du passé : lorsque la petite Aliane, si douce, si vivante, faisait la fierté de ses parents. Que devait-il faire à présent ? L’absence de sa femme lui pesa d’autant plus en ce moment.
Mais ces traits se durcirent dans la seconde : si doux pouvaient être les souvenirs d’un passé révolu, il n’en oublierait pas le déshonneur qu’il avait subi par l’inconscience de sa fille.

Seigneur Kari. La voix bourrue du garde le tira de ses rêveries. Dame Aliane vous demande audience.

Il soupira lourdement et se massa les tempes, s’inquiétant peu du silence qu’il laissait planer. Su sa gauche, il avisa de la lettre reçue il y a peu : quelques mots de sa descendante perdue… ou plutôt désormais « retrouvée ». Le retour d’une égarée.
Bien entendu, la missive avait été placée là à dessein ! Il était temps de débuter la confrontation. Il resserra rapidement les pans de son kimono et chassa une mèche rebelle.

Fais-la entrer. Le ton employé fut à l’image du visage qu’il présenta à sa fille : ni chaleur ni froid, ni joie ni colère. Un regard neutre… un regard éteint.[/rp]

Hasekura

[rp]Un... Deux... Trois...

Les secondes s'égrenaient à un rythme lent dans le sablier de son esprit. Le pesant silence qui s'était installé avait, à ses yeux, son utilité; et il lui plut de le faire perdurer encore quelques instants.

Quatre... Cinq... Six...

Il ne bougeait plus et respirait profondément. Ses yeux restaient braqués sur la jeune femme qui lui faisait face. Tiraillé par deux sentiments opposés -l'amour et la colère-, celui qui ne pouvait se permettre de douter éprouvait les pires difficultés à entrevoir le déroulement des cinq prochaines minutes.

Sept... Huit... Neuf...

Ses sourcils obliquèrent et quelques plis apparurent sur son front. L'attente avait assez durée.

Redresses-toi Aliane.

Le ton avait été ferme, mais sans trace de commandement. Néanmoins, il lui avait été impossible de laisser s'échapper un autre titre pour l'intéressée. Ma fille? Dame Kari?
Il détourna son regard de cette dernière et le posa sur la fameuse missive.

Cela mérite quelques explications... n'est-ce pas?[/rp]

Aliane

Quand le regard de son père se figea sur elle, son corps se paralysa et Aliane comprit de suite qu’elle aurait bien du mal à se faire pardonner de ne lui avoir point obéi, comme une fille respectueuse aurait dû le faire.

Alors par dépit, la jeune femme fixa aussi son père, ne voulant pas lui montrer l’humiliation qu’elle ressentit de devoir donner des explications sur son aventure déshonorante.

Toujours debout, et bien que fatiguée par tout le poids de sa honte, elle répondit

Oh ! Vous savez mieux que moi par votre sagesse, ce qui me ramène devant vous.

Froissant d’une main le tissu de son kimono, pour se donner du courage afin de poursuivre cette entrevue, elle rajouta

A quoi bon vous dire ce que tout homme sans honneur fait à une jeune fille sans expérience.

Subitement, Aliane se tut, il lui fallut détourner cette conversation, trop de souvenirs ainsi rapportés allèrent la faire pleurer, et jamais devant son père, elle ne put montrer cette faiblesse.
Alors, elle lâcha le tissu froissé par ses doigts, et demanda

Vous ! Seigneur Kari et père, vous me semblez en pleine santé, que diriez-vous si vous de me laissiez, vous préparer un thé ?

Baissant à nouveau sa tête, elle laissa s’échapper une moue charmante et enfantine de séduction envers le patriarche.

Souvent , Aliane profitait de ses expressions naturelles et de sa voix douce pour se faire pardonner, y rajoutant même parfois des gestes si gracieux, qu’ elle en obtenait toujours ce qu’ elle désirait.

Hasekura

[rp]Le sentiment de surprise fut bien difficile à contenir. Peut-être s'était-il attendu à une longue tirade dans le but de défendre son cas; mais certainement pas à ce que la demoiselle élude la question aussi rapidement. Néanmoins, l'étonnement ne laissa pas la place à la colère.
Il leva un sourcil dans une expression de curiosité. C'était certainement là une faiblesse, mais il n'était pas rare qu'Hasekura laisse ses filles faire les choses à leur guise. Dans la limite du raisonnable... Et si ces expériences ne s'achevaient pas toujours de manière attendue, le résultat égayait ses journées.

Mmmmh... commença-t-il sur un ton hésitant. Soit...

Il ne désirait surtout pas faire perdurer cette situation d'inconfort. Heureusement, l'ombre agenouillée de l'intendante se dessinait déjà sur la cloison de papier.
Avisant de ce fait, il prit l'opportunité pour reprendre une certaine contenance.

Saïko! Héla-t-il d'un ton plus fort.

Le panneau s'effaça dans un bruit de roulement, laissant apparaître une femme entre deux âges portant la livrée du clan. Celle-ci apportait un plateau chargé de tout le nécessaire pour la cérémonie du thé. Et bien que le tout sembla bien lourd, l'intendante s'approcha sans trembler une seule fois.
Arrivée à hauteur des occupants du salon, Hasekura l'arrêta d'un geste.

Il n'est pas nécessaire que tu nous serves le thé aujourd'hui, Saïko. Ses yeux se posèrent sur sa fille. Aliance désire le faire...

L'intendante fit ce que l'on attendait d'elle: elle s'inclina sans faire de remarque et quitta les lieux, laissant le plateau à la gauche de la demoiselle.[/rp]