Quand une orpheline se présente...

Il en avait fini avec un jeune ronin qui apparemment n'était pas encore prêt à faire les efforts nécessaires pour se racheter qu'il fut appelé par Chihiro Dono. Il accouru auprès d'elle. Le temps de s'incliner devant la surintendante qu'il perçut ses ordres. Il acquiesça sans dire mot.

Citation :

Maintenant concernant ce que tu as vu et entendu ici, je te demande de n'en parler à personne ... Jamais... Je ne veux même pas savoir ce que tu as vu et entendu, tu l'enfouie au plus profond de toi.

File maintenant et au pas de course !!

Mais n'avait-elle pas confiance ? Il en était étourdi. N'avait-il pas appris et n'excellait-il pas dans l'art de la discrétion ?

Chihiro Dono, avec tout le respect que je vous dois, je ne vois pas de quoi vous voulez me parler...

Il souris sous son linge. Heureusement, elle ne pouvait l’apercevoir. Seuls ses yeux auraient pus le trahir. Mais il fit vite demi-tour et se lança à la recherche de la chef du Clan.

Il arrivait enfin aux abords du château. Essoufflé, il passa discrètement le corps de garde sans se faire repérer. C'est qu'il connaissait les chemins les plus discrets menant au bureau de la chef du clan. De couloirs sombres en tunnels inconnus, il se faufila dans les méandres des caves du château pour arriver enfin aux pieds de l'escalier menant à l'endroit où travaillait Mahiro Sempai. Il gravit les marches quatre à quatre et sans plus attendre demanda à entrer. Il s'inclina trois fois en signe de plus profond respect et sans attendre son invitation à parler :

Konnishi Mahiro sempai, que les kamis me frappent de tatari de devoir vous déranger ! Mais ils me pardonneront sans doute quand vous apprendrez la raison de mon intrusion : Chihiro Dono vous fait demander aux portes du clan. Une affaire qui devrait vous emplir de joie si ce n'est de vous intriguer.

Il s'inclina et resta ainsi en signe de soumission devant la femme qu'il vénérait sans doute le plus.

Il était devenu blanc comme un linge. Voir sa chef dans un tel état lui soulevait le cœur. La tristesse et le désespoir envahissait le clan dans son ensemble, affectait tous ses membres. Inei était au désespoir : le clan se mourrait et risquait bien de disparaitre à jamais. Mahiro portait en elle la représentation de cette fin. Si rien n'était fait, c'en serait fini. Il fallait quelqu'un ou un miracle pour retourner cette situation. Pour une fois dans sa vie, il n'avait pas de solution à apporter à cette situation ! Même prier les kamis n'aurait servi à rien.

Le ton et la posture même de son sempei demandait qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Et c'était le dos vouté qu'il se retira de son bureau. L'âme triste, il rapporta à l'entrée du clan la réponse à Chihiro.

Soulagé par la réaction de Chihiro qui savait se montrer patiente et sage en ces moments difficiles, il la laissa passer afin qu'elle puisse rejoindre Mahiro. Il s'inclina respectueusement avant de rentrer plus avant dans la pièce. Il s'assit face à Kao et, le regard baissé, se servit un bol de thé. C'est que toutes ces histoires lui avaient donné soif. Bon, il aurait préféré du saké mais ni le lieux, ni le moment ne s'y prêtèrent.

Il était prêt à entendre les questions éventuelles de la jeune protégée de Chihiro. Il en était même impatient, tant sa curiosité était excitée. Maintenant, si elle préférait garder le silence, il comprendrait. Il était ici surtout pour veiller à ce que rien n'arrive de fâcheux.

[ljd kao toujours des soucis de co]

[oubliez pas de publier à la gargotte tien.. enfin sauf si c'est à LJD KAO.. on peut peut être publier à sa place pour faire avancer ?

Je supprimerais après]

Elle ne savait comment aborder le sujet avec Mahiro, ni dans quel état était cette dernière, mais pour qu'elle n'est pas voulu se déplacer jusqu'au poste de garde, cela ne devait pas aller très fort...

C'est avec une certaine appréhension qu'elle parcourait le clan, essayant de tourner le sujet qui la préoccupait dans tous les sens afin de le présenter au mieux à Mahiro.

Bon après les formules d'usages... Réfléchit non d'un Kami réfléchit ... tu vas lui dire quoi ? Coucou ma chef bien aimée !!! on a une sacrée surprise ... tu ne devineras jamais ! Ta cousine t'attends aux portes !! ... c'est du grand n'importe quoi çà !!!

Elle avançait toujours ne voyant personnes ... se parlant dans sa tête, elle avançait en ralentissant légèrement le pas...

Faut que je trouve ... je peux pas arriver ainsi sans ne savoir par quel bout commencer... Mahiro-dono il va te falloir être forte... non non non !!! Elle va s'imaginer que je lui apporte une mauvaise nouvelle ... la perte d'un Sanada... Pourtant va falloir qu'elle le soit, forte...

Elle trébucha contre un cailloux et manqua de tomber, retrouva son équilibre juste à temps, pour s'apercevoir qu'elle était déjà arrivée chez Mahiro... Avala sa salive avec difficulté, se réajusta, lissa ses cheveux autant que cela se pouvait... on ne se présente pas chez sa chef de clan débraillé !

Pris une grande bouffée d'air encore frais, et se fit annoncer

TOC ! TOC !! Mahiro-dono c'est Chihiro !

Elle attendit qu'on lui dise quoi faire avant de s'aventurer plus en avant dans les appartements de cette dernière.

Elle ne se retourna même pas.

Une de plus... continuez.

(désolée mais je ne vois pas quoi faire d'autre vu l'état d'esprit de ma poupée... faudra peut être améliorer au montage dans la gargote xD]

L'invitation à poursuivre tomba comme le premier mot... elle resta dans sa position de soumission et poursuivre sa voix se faisant plus cajoleuse, elle sentait que Mahiro était au bord de la rupture...

Cette visiteuse ... Mahiro-dono vous semblerez la connaitre... Son visage parlera de lui même, pourtant l'âge vous dira que cela ne peut être celle à laquelle vous penserez....

Elle voulait piquer la curiosité de sa chef, la faire sortir de sa froideur dans laquelle, elle semblait s'être enfermée.

Je sais que je vous parle par énigme Mahiro-dono, c'est pour cela que j'avais envoyé Ineï vous quérir, la vision que vous aurez vous fera poser des questions à n'en plus finir. Sachez que cette personne a vu le jour et a été élevé sur le mont Kôya, je pense que l'évocation de ce nom vous parle.

Devait elle continuer... s'arrêter et laisser la cervelle de Mahiro digérer cela, lui piquer sa curiosité.

Cette jeune fille à une quinzaine d'années ... Elle est la fille de deux personnes que vous avez connus, qui étaient chères au clan, elle porte en elle leur héritage et peut être plus encore...

Que dire de plus à un dos et la face contre le sol...

Mahiro se déplaça jusqu'à son fauteuil et s'y installa. Elle soupira longuement et accorda à Chihiro la permission de laisser tomber les palabres d'un signe de main. Elle demeura silencieuse tout au long du monologue. Même pas un soupir, un grognement ou un signe qui laisserait à penser que. Tout juste sa respiration, lente et posée, calme.

Pour autant, son esprit n'était pas aussi calme lui. Mais elle ne laissa rien transparaitre. Une lettre qu'on ne voulait pas lui montrer. Certes, pourquoi pas. Mais on lui demandait quand même d'assumer, de manière indirecte, une enfant sans pour autant lui fournir d'explication que celle qu'on voulait bien lui donner. Ensuite, Akato, l'oncle de toute les manigances, qui usurpe l'identité de son frère, le doux, le calme. Elle pouvait comprendre que des inconnus tombent dans le piège de l'usurpation d'identité, mais Kaolyn Sama. Elle les connaissait. Et par bien des moyens, il était possible de les différencier. Ou alors, c'est elle qui les connaissait trop. Maintenant, elle comprenait mieux pourquoi Kaolyn était si en colère contre lui. Elle avait, à l'époque attribué ça aux actes de celle qui était pour tous ici, la Morue. A ce souvenir, elle repensa à Taïra. Quand trouverait elle de lui expliquer, à elle qui était vraiment son père ? Probablement jamais. ça risquait de lui faire plus de mal que de bien.

L'héritage de Sanada, décidément, de jour en jour, il était de plus en plus difficile d'en assumer la charge. Et si la famille impériale s'y mettait, ça allait finir de le chatouiller l'humeur. Avait elle besoin de ça Mahiro ? non, assurément, non. Le coup de grâce fut quand elle annonça que la jeune fille avait le même kami que ses parents. Non seulement le mélange de ces deux être était plus qu'hasardeux, mais si en plus elle avait le même kami... les complications ne faisaient que commencer.

Je vous entends Chihiro Sama. J'aurais quand même souhaiter lire cette lettre. Elle soupira longuement.

Décidément, Akato a été fidèle à lui même jusqu'au bout. Je ne pouvais cependant pas imaginer qu'il serait prêt à aller chasser sur les terres de son frère. Il est vrai qu'ils étaient parfaitement différent... mais quand même. Akato, où l'art et la manière de me compliquer la vie. Sa morue, Taïra est une enfant adorable, certes, et maintenant la fille de Kaolyn Sama. Et en plus maintenant la famille impériale qui va s'y mettre.

Elle fixa Chihiro dans les yeux.

Concernant cette dernière, les choses sont claires. Kaolyn Sama vous a confié sa fille et la mise sous protection du clan Sanada. Si elle est bien la fille d'Akato il est normal qu'elle vive dans la famille de son père, même si c'est une enfant conçue hors tout convenance. Famille de sa mère ou pas. Elle ne serait pas la fille de mon oncle que ça n'en serait pas autrement. Cependant, puisqu'elle est sous ma protection, je souhaite avoir accès à tous les courriers que sa tante lui a envoyé. C'est à moi et moi seule, avec votre aider de gérer cette partie de l'affaire. Cette jeune fille doit être épargnée de se tracas là. Famille impériale ou pas, exigence ou pas Kao est ici et y restera.

elle se mordit la joue.

Il me faut la voir. Maintenant.

Il était en pleine introspection. Comme la jeune lionne en face de lui avait des difficultés à se calmer, il décida de ne pas la tourmenter plus avant. C'était finalement à Chihiro et à Mahiro de mener les débats. Il était pourtant troublé. Troublé par sa jeunesse, lui qui, il y a longtemps, l'avait perdue. Troublé par l'impatience et l'aspect un rien sauvage de cette jeune fille qui demandait pourtant, cela ce voyait comme le nez au milieu d'un visage, d'être aidée, comprise, soutenue. Elle avait l'air d'être bien seule, d'avoir déjà beaucoup souffert. Elle devait en savoir sur la vie beaucoup plus que biens des jeunes de son âge. Et puis, cette fiereté dans son allure, dans son regard ! Comment pourrait-il en être autrement ? N'était-elle pas la descendante directe d'une des personnes qu'il avait le plus respecté, non seulement à cause de sa lignée, mais aussi de par ses connaissances des kami et des hommes.

Il en était là de ses réflexions, regardant le fond de son bol. Le thé reflétant l'iris de ses yeux, quand il entendit :

Citation :

Puis-je savoir pourquoi vous vous êtes incliné devant moi comme si vous aviez vu un kami en personne tout à l'heure ? Auriez-vous vu la marque sur mon omoplate et serait-ce donc ceci qui vous a troublé ? Et si c'est le cas, je voudrais savoir pourquoi, vous me donnez l'impression d'en savoir bien plus que ce que vous ne laissez paraître. Et je veux savoir ce que vous me cachez.

D'un ton assez sec cependant et puis plus doucement :

Citation :

Je suis certaine que mon kami recèle bien plus de secrets que je ne l'imaginais. J'ai besoin de vos enseignements pour comprendre et savoir ce qui m'attend et contre quoi je dois me défendre. Je ne tiens pas à finir comme mon...père.

Il réfléchit à la vitesse de l'éclair ! Mes kamis, il avait pourtant juré à Chihiro qu'il oublierait ce qu'il avait vu. Qu'il garderait le silence. Qu'il l'emporterait dans sa tombe ! Il songea qu'il était préférable, ne connaissant pas encore la décision de Mahiro, de se tenir un rien à l'écart. Il sentait que c'était la meilleure attitude à prendre dans l'immédiat. Il sentait comme un lien qui était en train de se tisser entre lui et la jeune Kao. Une histoire relationnelle était en train de s'écrire petit à petit. Le tout était de ne rien brusquer sous peine de tout briser. Même si cela ne plairait pas au caractère entier de la jeune fille. Kao deviendrait à force sa protégée et peut être son amie à force de patiente et de confiance.

Il avait décidé de brouiller les pistes en empruntant un discours digne des plus fins prédicateurs.

Ah chère enfant comme vous êtes pressée et enthousiaste d'apprendre. Les kamis nous montrent parfois d'étranges et sinueuses voies. Ils nous emmènent, avec ou contre notre volonté, dans des chemins par lesquels ils ont tous les atouts et sont les seuls maîtres. Nous ne sommes finalement que condamné à les servir au mieux et à les honorer afin de ne point les fâcher.

Il espérait que cette réponse, ma foi assez vague allait la faire patienter suffisamment jusqu'au retour de Chihiro et de Mahiro. Cependant, il ne put s'empêcher de rajouter

Je vais vous dire cependant ce que je crois : le kami qui est en vous et que vous vénérez, c'est lui qui vous a choisi et non l'inverse. Vous avez été choisie par lui pour des raisons évidentes. Je dois aussi vous dire que c'est un des kami les plus instable. Il peut vous rendre la vie magnifique ou vous plonger dans de profonds malheurs en fonction de ses sautes d'humeur. Il faut que vous appreniez à le connaitre et à le maitriser au mieux afin d'éviter ce qui est arrivé à votre père.

Et en pensée : et à votre mère aussi. Mais il n'osa pas la prononcer.

Citation :

J'aimerai que vous me fassiez l'honneur de m'enseigner ce que vous savez et de m'aider dans la tâche qui m'attend, si tout du moins ma cous...la chef de clan accepte que je reste en ces lieux.

Elle avait dit cela en baissant la tête en signe de respect et un fin sourire dessiné sur ses lèvres. Il en était touché. Au point de le lui rendre sans s'en rendre compte d'ailleurs.

Ce serait un grand honneur pour moi que de vous enseigner mes pauvres connaissances. Et une joie que de vous aider à vous y retrouver dans votre vie présente, future, et ... à venir. Quant à Mahiro Dono, restez vous-même mais respectueuse et tout ira bien. Vous verrez. Notre sempei...euh...

Il allait dire qu'elle n'allait pas bien, mais se reprit

Notre sempei disais-je est une femme très intelligente et sincèrement intéressée et amoureuse des membres de sa famille et de son clan.

Il la regarda et se demanda si elle voulait lui poser une question directe tout de suite. Il espérait bien que non car ce n'était vraiment ni l'endroit, ni le lieux d'ailleurs, pour commencer de telles explications. Finement, il ajouta

D'ailleurs, quand cela sera terminé. Je veux parler de votre entrée officielle évidement. Ce serait bien que vous vous rendiez au temple afin d'en remercier les kamis.

Il voyait bien rien qu'au regard lancé par la jeune fille que cela ne lui allait pas. Mais alors là pas du tout ! Elle et la religion, ça faisait trois.

En scrutant les réactions de la jeune fille, il s'aperçut de sa force intérieure à montrer d'elle un aspect calme et résolu. Son attitude était dictée par une force de volonté hors du commun. Elle était bien la digne fille de sa mère. La proposition qu'il lui avait faite de se rendre au temple avait été bien sure un petit piège afin de voir comment elle allait réagir. Il imaginait bien que cette épreuve pouvait se révéler difficile à accepter pour elle. Le temple, l'endroit dans lequel sa mère avait tant passé de moments, devait signifier à ses yeux un endroit de souvenirs douloureux. Pourtant, il aurait aimé lui dire combien, c'est dans cet endroit que sa mère s'était le plus épanouie et où elle avait peut être le plus aimé. Quoi qu'il en soit, Kao s'était bien sortie de la situation : pas de cris, pas de protestation, rien... Rien qu'un regard fuyant et un aspect de respect vis-à-vis de lui-même. Finalement, il lui en reparlerait. Il n'était pas pressé, il fallait à Kao du temps pour accepter sa condition. Il lui sourit et lui proposa de lui resservir du thé. Il refusa l'aide des servantes. Par ce geste, il voulait lui montrer qu'il était lui, malgré son âge plus avancé, son fidèle serviteur. Mais tout en silence afin de ne pas rompre les réflexions de la jeune fille. Les gestes et les attitudes étant souvent mieux compris que les plus belles phrases.