Arrivée de Poum

Le jeune paysan s'approcha du corps de garde avec, faut-il le préciser, un peu le cœur serré. Il est vrai que c'était la première fois de sa vie qu'il avait l'espoir de rencontrer de vrais guerriers. Mais, un peu rassuré par les propos de Samouraie, il s'engagea vers le domaine.

Comme Samouraie lui avait expliqué, il interpella les gardes pour leurs annoncer que le simple paysan qu'ils avaient en face d'eux, était envoyé par Samouraie afin de passer les épreuves qui lui permettrait d'entrer dans l'armée du clan et si possible, faire partie de ce clan distingué.

C'est avec beaucoup d'humilité qu'il attendit.

Kennedy se promenait dans les alentours pour prendre une pause après être passé voir son premier sensei, samouraie-sensei dans le dojo du clan. Quand il vit poum qui l'avait croisé en taverne, il s'approcha donc de celui-ci

-Hey poum alors c'est bon, tu veux faire partie du clan? je te souhaite bonne chance.
Je te previens même si ils te laissent rentrer ils vont devoir enquêter sur toi: ne t'inquiète pas c'est par mesure de sécurité. Mais ne t'inquiète pas si tu n'a rien a cacher ou quoique ce soit.. tout ira bien surtout si tu as l'appui de samouraie-sensei c'est bien ce que tu m'avais dis en taverne non? bref sinon t'as le traque

Et attendit que celui-ci lui réponde

Oh que oui Kenedy San, j'ai le traque. tu sais, même si on n'a rien à se reprocher, ce n'est pas toujours facile de faire face à l'inconnu. Mais je me rassure en pensant que Samouraie-Sensei m'a fait une très bonne impression et j'ai confiance en lui.

Voila, j'espère que je n'attendrai pas trop longtemps afin que ne l'on se rencontre au sein du clan.

Que nos dieux te protège.

Poum vit apparaitre une très jolie créature qui l'intimida immédiatement. Elle ne faisait pas tout d'abord attention à la discussion qu'il avait entamée avec son ami Kennedy San. Mais après un moment d'indifférence apparente, il vit un changement dans l'expression de son visage et un sourire apparu sur ses jolies lèvres. Il en fut tellement ému qu'il n'entendit pas tout de suite qu'elle s'adressait à lui. Avant qu'il ne pense à lui répondre, il vit descendre du talus son ami Samouraie San. Ce dernier expliqua à Fubuki Sama leur dernière rencontre. Il fut très étonné de l'intérêt qu'on lui porta,il n'en avait pas l'habitude, bien sur.

Après les présentations de Samouraie-Sensei, Poum compris les relations que les différentes personnes qu'il avait rencontrées, il gagna en assurance dans la fidélité qu'elles entretenaient entre elles. il s'approcha en rougissant devant l'honorable Sanada no Fubuki et obtempéra à ses ordres. Après s'être incliné trois fois, il lui tint se langage :

Konnichiwa honorable Sanada no Fubuki, Je suis très honoré de faire votre connaissance et remercie les dieux d'avoir pu vous parler. Je m'appelle Poum San, je suis un pauvre paysan qui habite dans le village de Kurume. Après beaucoup de réflexions sur mon avenir, j'ai décidé de servir au mieux de mes possibilités notre vénéré Daymio. Après un songe qui m'est apparu, il y a de cela une petite semaine, les dieux m'ont indiqué la voie à suivre : faire partie d'un clan prestigieux et de devenir moine combattant.

Il s'inclina de nouveau trois fois. puis après une hésitation, reprena :

Je vous demande mille fois pardon pour mon insolence, je comprendrais bien évidemment que vous ne vouliez pas d'un pauvre être si maladroit.

Il espéra cependant tout le contraire, baissa les yeux et attendit.

Fubuki écoute les précisions apportées par Samouraie-san, puis la voix "du pauvre être si maladroit". C'est une voix simple, clair et un peu monocorde où perce un rien d'inquiétude. A n'en pas douter le jeune homme est humble, il sait d'où il vient et son ambition est louable, mesurée, pesée, empreinte de la simplicité et de la sagesse des hommes de la terre, des paysans. Il sait ce qu'il veut mais sait aussi ses limites. Il sera surement un bon soldat, si il va au fond de sa décision et accepte d'évoluer un peu pour gagner suffisamment de confiance en lui pour obéir aux ordres de son futur chef, quelque soit ce chef.
Elle sourit doucement, mais elle veut en savoir encore sur lui, le connaitre le mieux possible, car telle est sa charge, savoir qui veut rentrer, pourquoi, pour qui...

Poum-san je suis heureuse de vous rencontrer. Elle incline un peu la tête pour souligner ses dires, asseyons nous pour bavarder un peu, elle sourit à Samouraie. Si les kamis vous ont accordé une vision, elle tourne son regard bienveillant vers l'aspirant, ils nous faut travailler ensemble pour faire jaillir la vérité, définir votre vocation particulière. Si notre clan est la clé de votre avenir, l'écrin nécessaire à votre réalisation personnel, c'est par la confiance mutuelle que nous le découvrirons. Pour cela nous avons besoin de nous connaitre d'avantage. Avez vous une famille? des amis, autre que Kennedy-san? des liens comme; des dettes ou un serment, envers quelqu'un?

Tout en parlant, la fille d'Amateratsu, leurs offrit de s'assoir et apporta de l'eau pour qu'ils puissent tout trois ce désaltérer et se sentir plus à l'aise pour parler. Elle avancerais par étape; les liens, la vision du clan, la religion, les arts guerriers...

Poum s'assit auprès de Fubuki avec toute la réserve dont il était capable devant la fille d'Amateratsu. Il accepta l'eau qu'elle lui présenta. Après s'être désaltéré, il voulu répondre le plus clairement possible à Fubuki quand Samouraie intervint pour avoir des éclaircissements également. Il fut légèrement troublé par les paroles de Samouraie. En effet, il croyait que ce dernier avait bien compris sa situation. Il n'en était rien. Il tint tout de même à dévoiler tout ce qu'il pouvait de sa vie à ces deux seigneurs :

Vénérable Fubuki, vénérable Samouraie, c'est avec difficulté que je vais vous parler de mon passé. En effet, lors de la grande guerre précédente, mes parents, dignitaires à la cour, ont été anéantis par une bande d'usurpateurs. Je me suis donc retrouvé dès mon plus jeune âge livré seul à moi même (Que je sache, je n'ai ni frère, ni sœur). Face au changement de maître, j'ai du fuir par monts et par vaux, me cachant le jour, marchant la nuit. Après un long périple, j'ai rencontré un vieux sage. Après qu'il m'ait apprivoisé (j'étais, vu les circonstances très méfiant), il m'a enseigné les voies secrètes des moines combattants, la voie de la sagesse, l'art du combat à mains nues et beaucoup d'autres choses encore. Il m'a fait découvrir les bienfaits de la méditation afin d'améliorer mon intérieur. Bref, en un mot, il a fait de moi son successeur.

Tout nageait dans le bonheur depuis maintenant une dizaine d'année. Mais un matin, il me réveilla à l'aube et me demanda de fuir. Mes poursuivants ayant retrouvé ma trace par quelques espions.

Je repris ma route sachant très précisément qu'il ne survivrai pas aux instigations des félons. Il m'indiqua la route pour atteindre mon nouveau village "KURUME".

Il m'avait averti que s'intégrer au sein de ses habitants ne serait chose aisée vu mon passé, mes connaissances. C'est alors qu'après avoir rencontré Amyleen, petite lune, je fis la connaissance de Saidarte. Il me fit promettre de le servir comme comme garde du corps. Ce que j'acceptai immédiatement. Cependant, après quelques jours, je me suis vite rendu compte qu'il n'avait pas besoin de garde du corps, car c'était lui qui prônait la violence, la vengeance, la délation, ...

J'en fut tristement affligé car cela ne correspond pas du tout avec les enseignements que j'ai reçu.

Voila, je pense vous avoir tout raconté sur ma personne. Il est important que je puisse terminer la formation que mon vénéré sage avait commencé. Ceci explique mon désir de faire partie de votre famille

Poum se tut et s'inclina respectueusement et attendit la suite.

Sam écoutait attentivement les propos de Poum, tout en jetant quelques œillades du coté de Fubuki...

Vous n'êtes donc plus au service de Saidarte? Parce qu'il me disait vouloir avoir un entretien avec nos chefs de clan en vu de sa réintégration et me disait de tout arrêter concernant votre éventuelle venue au sein de notre armée tant qu'il n'aurait pas réglé ce problème.

Je vous rapporte ses mots tels qu'il les a prononcé devant moi! "Si je suis réintégré au sein du clan, c'est avec plaisir que je mettrai mes hommes à votre service" vous y compris Poum!

Pourquoi m'a t-il parlé de vous comme faisant toujours partie de ses hommes alors que vous me dites le contraire à l'instant?

Impassible, toujours adossé à son arbre, Sam attendait sa réponse...

Kennedy était frustré d'entendre que poum-san serai encore sous les bottes de sai-san et il répondit:

-Voyons ça saute aux yeux que poum-san ne veut plus être son garde du corps, et que sai-san parle a sa place sans qui puisse choisir sa voie du début. Aussi pour un homme qui a des gardes du corps... je le trouve un peu trop impulsif et violents ..... j'ai eu affaire a lui, et puis vous le connaissez mieux que moi.... Bref revenons .. pour moi poum-san est le bienvenu, si on l'a invité ici, ce n'est pas pour rien...

Et il se tût attendant la réponse des membres du clans, quand soudains il aperçu nath- sama

- Nath-sama que faites vous là? Vous allez bien? Venez auprès de nous, un homme aussi sage que vous devrez nous aider a résoudre ce genre de problème que je suppose que vous avez entendu.

Poum réfléchit un instant pour savoir comment expliquer ce qui lui semblait si simple afin que tout le monde puisse le comprendre sans zone d'ombre. Il se leva, s'inclina et tint ce propos :

Vénérable Fubuki-dono, il est exact que c'est sur l'ordre de Saidarte san que j'ai été envoyé vous chercher à KUMAMOTO et de vous ramener saines et sauves en notre village.
Je croyais d'ailleurs au début sauver des personnes en difficultés. J'ai effectué le voyage seul car obéir aux ordres est dans ma nature.

Cette dernière phrase me rappelle que quand mon vénérable maître m'a demandé de partir et de le laisser seul face à une mort certaine, j'ai eu une réaction de révolte du haut de mon jeune âge et c'est avec beaucoup de difficultés que j'ai accepté son ordre de le laisser. Il m'a dit que j'étais destiné à une autre voie, que j'étais destiné à un destin beaucoup plus grand. Il était normal qu'à mon age je ne comprenne pas mais que je devais obéir. C'est un souvenir très douloureux que je devrai supporter jusqu'à ma tombe.


Ceci étant dit, je doute que Saidarte san vous ait parlé de l'ordre qu'il m'avait donné d'exécuter l'homme qui vous accompagnait. Ce n'est qu'au dernier moment et sur mes insistance qu'il m'a dit de n'en rien faire.

Connaissant son éviction du clan Sanada, je redoutais d'avoir à exécuter une mission contraire aux intérêts du clan. Car simultanément, j'avais fait les démarches pour venir me présenter au poste de garde.

Qu'elle ne fut pas ma surprise et ma joie de constater que j'étais chargé d'une mission très honorable en faisant votre connaissance. Le fait de constater votre lignée a put me rendre un peu confiance en la loyauté de Saidarte.

Vous comprendrez donc également dans quels incertitudes je me trouve face aux intentions et à la fidélité de Saidarte.


Il se tut un instant et sut qu'il n'avait pas fini. Très humblement il s'adressa en ces termes :

Vénérable Maîtresse, je sens comme une confusion et un doute quand je vous parle de ma qualité de moine combattant. Je dois vous préciser que nous sommes très différents de nos frères, les moines complantatifs.
En effet si ces derniers enseignent le bouddhisme Chan (plus connu sous la désignation japonaise Zen), nous les moines combattants avons une mission supplémentaire : défendre la religion du Daymio contre les hérésies venus de l'extérieur et de défendre les démunis et les opprimés. Nos frères se sont illustrés dans plusieurs grandes batailles, marquant ainsi l'histoire impériale de leurs glorieux exploits.


Poum se tu et attendit une réaction qui n'allait pas tarder à survenir.

Kennedy alla vers poum et le secoua

- Bon ça suffit poum-san tu n'a pas a te justifier, je vais te résumer ce qui se passe, tu as cru bien faire en t'engageant comme garde du corps pour sai-san et tu as compris qu'il était pas exactement l'homme que tu croyais. Et maintenant tu demande de l'aide au clan afin de terminer ton apprentissage de moine combattant. Mais le problème c'est que sai-san te crois toujours a sa botte. Est-ce que tu as eu le courage de lui dire que c'était fini?

Kennedy se tût un moment et dis d'une voix calme:

- Bon ce n'est pas grave, j'aurai cas dire pour te défendre que tu le croise tu lui dira que tu n'es plus son garde du corps ... voilà tout ....

Le jeunot soupira et marmonna:


- Et ça veut être danna.., il a peut être les moyens mais il en est pas digne... c'est navrant mais c'est comme ça

Poum baissa la tête et se rendit compte alors de sa maladresse en ne s'adressant pas directement à Samouraie. Il eut peur dès lors de l'avoir grandement déçu. Or, il avait une grande confiance en la justice que Samouraie rendrait.

Dès lors, il s'adressa directement à lui et lui dit en gardant les yeux baissés :

Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour le manque de respect dû à votre rang, Samouraie sensei. Fubuki dono a parfaitement raison de me remettre à l'ordre pour mon impertinence. Croyez bien que ce ne fut pas un geste volontaire mais une maladresse due à mon manque d'éducation.
Si pour vous prouver ma bonne foi c'est de renier la parole que j'ai donnée à Saidarte san, croyez que ce sera avec un grand plaisir que je remettrai les pendules à l'heure avec lui. Cette volonté de le quitter entrant directement dans mes intentions depuis mon retour de voyage.

Poum Releva les yeux vers Samoouraie en espérant un geste d'encouragement. Il savait ce qu'il lui restait à faire sans délai.

Poum reparut devant l'assemblée et se mit à genoux devant samouraie sensei. Il tint ces propos :

Samouraie sensei, aujourd'hui, je me suis acquitté de ma promesse de rompre d'avec Saidarte san et ceci devant Kennedy san, Taira et vous même à la gargote. J'ai tenu des propos sans ambiguïté et ai rompu des liens qui m'unissait à lui.
Par après, je l'ai suivi au Bambou et là, Saidarte san a essayé de me faire fléchir sur ma décision en invoquant de fallacieux propos.
Il s'en est pris également avec Kennedy san qui était là en tant que témoin. Ce dernier lui a dit en face ce qu'il pensait personnellement de lui.
Saidarte voulait que nous nous excusâmes, ce que nous refusâmes.
Tous propos qu'il pourrait tenir serait mentir.
De plus, j'ai rencontré hier Amateratsu en gargote et après lui avoir exprimé mon inquiétude face à la disparition de votre protégée Taira, il m'a conseillé de partir avec Nath à sa recherche. J'ai donc contacté le vieil homme en lui proposant de l'accompagner.
Quel ne fut pas ma surprise et mon bonheur de constater ce jour que vous l'aviez retrouvée et sauvée des dangers qu'elle encourait.


Sur ces propos, Poum resta le front contre terre en attendant les réactions face à son rapport.