Une arrivée encore plus inattendue !

Un jour tranquille et semblable à tant d'autres s'achevait. La jeune samouraï toujours convalescente, profitait de la fin de la lumière pour faire quelques pas. Une ronde en fait, au abords des portes. Le froid se faisait plus présent, déjà mordant avec le coucher de la grande déesse. Mais tout était encore lumineux, Amateratsu au blanc visage se couvrant d'or éclatant et de rouge jouait avec les voiles célestes et envoyait ses rayons comme des rubans caressant ce monde ouaté qu'est l'empire tremblant sous les contractions du grand poisson-chat... Fubuki aimait ce moment ou l'astre suprême ressemblé au Kamon du clan, elle le saluerait respectueusement dans quelques instant.

Un mouvement dans le ciel attira son regard au-delà des portes. La ligne de cet oiseau était si pure, son vol si sur. Un rapace avec des ailes en forme de faux et le bec crochu; pas de doute. Un plumage clair, que de beauté dans les créatures volantes!

Fascinée, ces yeux ne purent le quitter et la salutation sonna à ses oreilles comme la cloche d'un temple: "konbanwa Fubuki-chan." Elle rosit instinctivement; elle si sensible aux voix ne pouvait que le reconnaitre! Cinq longues années. Ou plutôt six et très mouvementées pour les deux ou trois dernières...

Elle lui sourit comme lorsqu'ils étaient enfants. Il avait changé, un peu. Mais comment pouvait-il en être autrement. Mais c'était bien lui et ça elle le savait, elle se serait fait découper en morceau sans rien dire pour le prouver. La joie fit briller ses prunelles noisettes et elle lui répondit en inclinant un peu la tête comme elle faisait toujours avec son cousin et en faisant claquer dans l'air son nom, qu'elle n'avait pas prononcé depuis ce jour affreux, bien fort, bien net pour que tous entendent :

Takamichi-kun! Bon retour à la maison.

Elle avait essayé de ne pas espérer son retour un jour, mais elle n'avait pu s'y résoudre et lorsqu'elle courait les routes elle priait les kamis des chemins de veiller sur "le vagabond" et de le ramener chez lui, surtout depuis la mort de Nobuyuki: même vieille ou aux portes de la mort, elle l'aurait attendu et serait accouru de l'autre bout du japon si la vie l'y avait envoyé, abandonnant tout venir pour le reconnaitre! Mais elle était encore chez sa famille et il était là. Elle s'approcha et tendit son bras gauche pour le toucher, lui prendre la main, comme lorsqu'il était enfants et qu'elle voulait aller dans la forêt, lui le grand et elle la petite...

NOBUYUKI ! Attends moi ! garnement !

un simple éclat de voix de Mahiro transperça le silence apparent. Les enfants avaient du mal à tenir en place. Durant la guerre, ils avaient du rester cloitré des jours et des jours. Ils n'avaient eu le droit de sortir que lorsque Mahiro avait rejoint leur père. Ils en avaient profité pour découvrir les choses, la vie et à s'émerveiller de la moindre petite chose. Cette liberté, ils ne pouvaient plus y renoncer maintenant. Aussi, les triplets, plus que le petit Kenji, réclamaient sans cesse des "pomenades"

Mahiro descendait doucement le chemins, dans sa main droite, elle serait la main du petit Kenji, agé d'à peine 1 an et qui commençait à mieux marcher. Dans sa main gauche, elle tenait celle de la petite Sara... ou alors c'était Aïko, il était maintenant impossible de les distinguer sans regarder derrière leurs oreilles. Et les jumelles, fidèles à elles mêmes se tenait par la main. A deux ans maintenant, elles marchaient parfaitement et parlait de mieux en mieux.

Obukiki !! nattend nous ! dit une jumelle
nattend nous ! Obukiki !! repris l'autre

Nobuyuki courrait au loin, il se fichait bien d'attendre sa mère. Dans les chemins de Sanada, il était le petit Roy et il pouvait faire ce qu'il voulait, même sa mère ne pouvait rien dire. Il était le petit Chef, tout le monde le choyait et sa mère plus que les autres. Mais c'était son père le plus sympa. Puis il lui racontait des trucs de guerrier.

Nobuyuki s'arrêta net, il regarda sa mère et ses frères et sœurs.

maiiiiiiiiis alleeeeeeeeeeez viiiiiiiiiiiiiiiiiiteuuuuuuuuuuuuuh ! j'a vu Fuki !

Il repris sa course folle. Il avait raison le petit, Fubuki était plus bas à discuter avec un étranger. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle interpella sa cousine.

Ma cousine ! réceptionnez Nobuyuki je vous pris !

Elle regarda le visage de l'homme, ses traits fins, sa stature, la façon de se tenir. Le coeur de Mahiro fit une pause. Elle se souvenait encore du jour où son père avait quitter le clan pour partir à la guerre, elle se souvenait encore du jour où Nobushige lui avait appris la terrible nouvelle. Mais là, cet homme en bas... il lui ressemblait tant. Impossible. Elle s'arrêta de marcher. Kenji et les jumelles s'arrêtèrent aussi regardant leur mère avec étonnement. Nobuyuki, lui, trébucha et alla s'étaler devant l'étranger. Mahiro ne réagit pas, elle était ailleurs. Elle murmurait...

non... ce n'est pas possible... non... pas possible...

Et le pauvre Nobuyuki qui commençait à chouiner.

Les questions commencèrent à sortir. Passer la joie des retrouvailles, la réalité et ses contraintes revenait au triple-galop. Mais il était en bonne santé, ça s'était le principal.
Elle remarqua qu'il pensait d'abord à elle, puis à sa petite sœur. Une fois ces personnes vraiment proches tant dans l'espace que par le sang, l'autorité, la hiérarchie arrivait en la personne de son propre père... cela la rassura, il n'avait pas trop changé, finalement.
L'oiseau vint l'étudier de son œil perçant et si "illisible" de rapace. Devait-elle avoir peur de ses serres et de son bec? ne sachant pas elle n'exprima rien et ne bougea pas, consciente qu'un geste brusque serait dangereux. "Ryuku", un être céleste en effet, un dragon domestiqué...
Elle allait lui répondre lorsqu'elle perçu du bruit, un trottinement et des voix. Elle tourna la tête vers le sentier et entendit clairement la fin de l'ordre de Mahiro :

Citation :

... Nobuyuki je vous pris !

Trop tard! le petit seigneur (les enfants de moins de 3 ans au Japon sont des "enfant-seigneur", mais la il s'agit aussi d'un héritier) finit sur le ventre et prêt à pleurer... Elle esquisse un geste pour le rejoindre et le réconforter, mais son cousin est plus rapide. Ces blessures la brident beaucoup encore et elle était restée dans ses pensées, n'anticipant rien, hypnotisée par le gerfaut et la présence de Takamichi. Elle acheva son mouvement pour se mettre à genoux et prendre Nobuyuki dans ses bras, le caler sur son coeur et lui faire un bisou sur le front. Et lui murmurer; tout va bien maintenant. C'était une jolie glissade, mais tu feras sur les fesses la prochaine fois, c'est plus drôle pour dégringoler des talus et autres petites pentes enneigées, bien assit sur une natte. tihou on glisse en douceur!
Elle était une toute jeune fille lorsqu'il est parti, lui un jeune samouraï et Mahiro au carrefour entre enfance et age adulte. 6ans a une époque de la vie où tout va si vite. Oui, ils en ont des choses à se raconter. Mais pour l'heure, commençons par les personnes rassemblées. La jeune samouraï parle posément des arrivants, même si le frère et la soeur se sont reconnus, qu'il connait le nom de l'ainée des garçonnets, il faut présenter chacun :
Takamichi-kun voici Nobuyuki, le triplet de Mahiro-chan et Samouraie-dono, les triplettes sont Sara et Aïko et le second fils qui fait ces premiers pas au bras de sa maman se nome Kenji. ils ont aussi une grande sœur, Taira, qui a 10 ans. bien que l'age de cette dernière pouvait largement le prouver, Fubuki précisa tout de même: Elle a été adoptée un peu avant la naissance des triplets.

En se taisant elle se rend compte qu'elle a répété "les triplets". Elle sait bien qu'il s'agit d'une anomalie et que seuls les kamis et les ancêtres savent pourquoi ils ont fait cela, mais c'est aussi une référence cachée aux jumeaux. Eux aussi ne reviendront jamais. mais il ne s'en ai pas inquiété, le savait-il? comme pour son père surement? puisqu'il n'a parler que de Amateratsu. Or chaque parole d'un samouraï est importante et lourde de sens, méditée.
konbanwa, Mahiro-dono, Sara et Aïko-chan, Kenji-chan!

[Gardant contre elle le bambin, elle se relève le plus naturellement possible et sourit...

Tout se mélangea dans sa tête...Son fils à terre, son frère qu'elle revoyait partir. Ses filles qui s'agglutinaient contre elle, étonnée de voir ce nouveau venu. Fubuki qui se penchait pour prendre son fils. Son frère qu'elle revoyait la serrer contre son corps, lui murmurant doucement de ne jamais douter de son retour. Kenji qui n'arrêtait pas de tirer vers l'avant voulant rejoindre son ainé. Samouraie... où était son époux à ce moment si important pour elle.

Elle fixa le regard de son frère, ses yeux noirs se perdirent dans le siens. Le temps sembla s'arrêter pour Mahiro. Tout se voiler. Elle revivait la colère de son père, l'aplomb de Takamichi pour lui répondre et la sentence. Elle lâcha les mains de ses enfants. Elle se mit à courir vers son frère planta les petits au milieu du chemin. Sara avait instinctivement récupérer la main de Kenji.

Pas Peur 'enji, 'Aman vient

Mahiro dévalât la pente. Arrivée à hauteur de Takamichi, elle s'arrêta.

C'est bien toi ? C'est bien toi Onii chan ?

Les larmes montaient à ses yeux. Il était revenu, il n'avait pas oublié la promesse qu'il lui avait fait 6 ans auparavant. Elle se mit à courir de nouveau pour se blottir dans les bras de Takamichi. Pas très convenable comme attitude. Mais Mahiro n'avait plus 18 ans, elle n'était plus la mère ni l'épouse. Elle était redevenue la petite Mahiro qui avait pleuré toutes les larmes de son corps quand son grand frère était parti.

Mon frère... tu es enfin là.

Les jumelles avaient continuer à avancer, elles encadraient le petit Kenji pour l'aider à avancer et qui ne comprenait plus rien.

A pas papa 'ui... leur disait il

Aïko regarda son frère. Déjà il avait une forme d'autorité sur la fratrie. Elle lui demanda

l'a toctoc m'man ?

Mahiro pleurait dans les bras de son frère. Heureuse de l'avoir enfin retrouvé.

[Toutes mes excuses, vacances + examens = Ouille ouille je manque de temps !]

Tous ces visages, toutes ces émotions mêlées d'appréhension... Takamichi ne s'attendait pas à un tel bouleversement mais, supposait-il, c'était bien normal. Il n'avait connu que de vagues joies et de faibles enthousiasme depuis son départ. Découvrir à nouveau un tel bonheur n'était donc pas une chose si aisé à gérer.

Après avoir étreint sa chère demi-soeur contre lui, il salua ses enfants, ses neveux... Il vit alors une femme qui, bien qu'ayant pris semblait-il plus d'âge en apparence qu'en vérité, ressemblait fort à la seconde épouse de son père. Elle avait été l'une des sources de ses tracas, pensait-il, c'était probablement mû par le désir de la satisfaire que son père avait à ce point pousser Takamichi vers la "perfection" à laquelle il aurait dû aspirer...

Il la salua tout de même très respectueusement, n'ayant jamais eu contre elle que des présomptions, elle l'avait malgré tout accepté comme son propre fils ce qui, sans doute, n'était déjà pas si mal...

Sa chère cousine, une fois encore, arriva à son secours ! Il la regarda, les yeux plein de gratitude et acquiesça.

Tu as raison, Fubuki-chan ! Nous avons tant à nous dire, et... Je dois voir Amateratsu-sempai. Avec la disparition de mes deux oncles, je suppose que c'est à lui de décider d'accepter mon retour et... et de l'annoncer à tous.

Accompagné de sa soeur, sa cousine, ses neveux et nièces, ainsi que sa belle-mère, sous le regard de quelques gardes et quelques passants qui semblaient peu à peu le remettre, à voir leurs yeux s'écarquiller doucement, il partit en direction du château.

[Tout mes excuses pour ce retard (bis) ]

Fubuki prit naturellement la tête du petit groupe pour rallier le château. Oui, Amateratsu devait voir et parler, mais pas seulement lui! Mahiro passer avant maintenant; et tous deux Takamichi et son père devait aussi reconnaitre officiellement la place de Yu. Tout irait bien, même si des choses devaient être dites, tant que la vérité régnerait tout irait bien... Elle ne sentait presque plus ses blessures physiques mais d'autres affleurait plus surprenante car, elle avait tant fait en sorte de ne pas penser à tout cela, pour avancer. Alors la colère était montée en elle, sourde et froide. Et maintenant la glace qui la faisait tenir, redevez neige, à la fois légère et assez lourde pour casser les arbres, à la fois douce et dangereuse, mais belle et lumineuse... Fubuki remonté à la surface, sereine et prête à se battre pour les siens mais sans haine.

[suite à la salle d'audience du château, si vous voulez bien]